L'histoire :
Gabriel Bénavides est l’un des rares à être au courant : dans une semaine, une terrible catastrophe va s’abattre sur la terre. Irrémédiable, le cataclysme est maintenu au secret par les pouvoirs publics qui préfèrent suivre la politique de l’autruche, que de révéler au peuple son incompétence. Pour empêcher les fuites, le gouvernement fait son possible pour supprimer Bénavides. Suite au suicide de sa femme et de son petit garçon, ce dernier a perdu tout sens des réalités. Il patiente docilement, le regard vidé, dans le hall d’une célèbre radio, dans le but d’en informer Oléane, journaliste charismatique d’une émission nocturne. Mais le contact n’est pas évident, d’autant plus qu’il est particulièrement difficile de faire croire à une telle histoire. Ce laps de temps n’est pas mis à profit par Lambaratidinis, le tueur grec solitaire lancé à ses trousses. Tapi dans les fourrés d’une propriété, il se trompe de piste et flingue deux des jeunes à qui Bénavides avait abandonné sa voiture…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Durant deux longs épisodes, les minutes se sont égrainées lentement, érodant au passage l’impatience de lecteurs avides d’en savoir plus… Enfin dans ce 3e tome, les causes de l’apocalypse sont exposées clairement (à la fin). Une nouvelle trame est sur le point de voir le jour : après la traque et le secret, place à la « chronique de la dernière semaine sur terre ». A quoi ressemblera la vie sur terre lorsque l’humanité entière connaîtra sa propre échéance ? Jean-David Morvan (Sillage, Al’Togo, Je suis morte…) fait mouche une nouvelle fois et nous plonge dans un suspens haletant. Etonnamment, le style de dessin de Gérald Parel évolue radicalement au cours de cet album, pour devenir plus grave, plus tourmenté. Cette évolution graphique, plus mue par le temps de maturation de l’album que par une volonté de changer d’ambiance, surprend et passe étonnamment bien. Comme par magie, les cadrages novateurs, les couleurs froides et plaquées de Kness, s’accommodent à la perfection à ce graphisme capricieux et renforce la sensation de malaise dû à l’apocalypse annoncé.