L'histoire :
Tout est noir... ou plutôt tout est blanc. Le blanc du vide. Bientôt elle s'entend penser. Vite, il faut agir ! Encore plus vite ! Le désespoir la prend. Pourtant, elle met toute son énergie pour ne pas inspirer. Sa pensée devient forme puis sa forme devient elle. Quand soudain, elle émerge de l'océan avec une grande inspiration libératrice. Où a-telle atterri ? Alanna ne sait que penser. Après s'être retransformée en elle même, puis s'être presque noyée, voilà qu'elle émerge dans un paysage désertique dépourvu de végétation et de toute forme de vie... Sans réel but, elle finit par prendre la route. C'est après quelques longues et solitaires heures de marche qu'elle aperçoit la montagne des visions... enfin ce qu'il en reste : la forêt a totalement disparu. Combattant l'épuisement, elle court vers le rocher dans l'espoir que les autres y soient encore...Pénétrant dans le long corridor, elle s'engouffre dans un brouillard épais. Prise de vertiges et d'étranges visions d'hommes en armures et en casques, proférant des paroles dont la signification lui échappe, elle finit par s'évanouir. C'est dans les bras de Montana qu'elle reprend connaissance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que l'album précédent, qui entamait le troisième et dernier cycle d’Arq faisait la part belle au monde (presque) réel dans lequel le corps d'Arq évolue, ce 14e tome sonne le retour en grandes pompes du monde intérieur de cet être façonné à partir de terre et de poussière, par un primate, il y a des milliers d'années. Sans grande surprise, ce nouveau volet adopte le format allongé très agréable qui est la marque de fabrique du troisième cycle, ainsi que des planches en noir et blanc, totalement à l'encre de Chine. Andreas se donne alors bien du mal pour créer les textures et remplacer la couleur dans ce monde bichromique, où pas même une once de gris fait surface... Tout à fait étonnant, dans ce monde où les personnages montrent une totale ambiguïté dans leurs comportements et leurs sentiments. Le résultat, toujours aussi spectaculaire, se montre toutefois parfois difficile à lire. Un effort d'interprétation particulier est en effet à fournir pour déchiffrer les cadrages personnels de l'auteur qui s'avèrent parfois trop rapprochés pour en saisir le sens au premier abord.