L'histoire :
A l’ère où Rome a étendu son empire jusqu’en Judée, Juda Ben Hur, un prince juif, s’oppose catégoriquement à l’ambition hégémonique de son ami d’enfance Messala, devenu un important tribun romain. Au premier écart de conduite malheureux, ce dernier n’hésite pas à condamner aux galères son ancien meilleur ami, renforçant par là-même sa réputation et son autorité. Plus de trois années passent. Juda ne survit que grâce à sa soif de vengeance et son désir de retrouver sa sœur et sa mère. Il rame désormais, en compagnie d’une centaine d’autres esclaves, au sein de l’Astrea, une trirème romaine toute neuve. En ce jour, cette titanesque galère de guerre accueille en la baie de Naples son nouvel amiral, Quintus Arrius. L’homme est expérimenté, blasé, alcoolique… mais humain. Escorté par une armada de près de 140 bâtiments, il s’apprête à livrer une bataille épique à la redoutable flotte macédonienne, dans l'optique de ré-ouvrir une route commerciale à l’empire. Lors des premiers coups de rames, Quintus fait tester les capacités du navire – et donc la vaillance des rameurs. Il remarque alors ce galérien n°41, au regard déterminé et s’étonne de son extraordinaire longévité. Survivre 3 ans au supplice des galères, c’est rare ! Il le fait mander dans sa cabine, avec l’espoir de l’intégrer plus tard à son école de légionnaires…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Yves Mitton poursuit ici en solo l’adaptation du roman original Ben Hur de l’américain Lew Wallace (écrit en 1880). Si l’auteur a la volonté de ne point édulcorer les aspects messianiques du propos original dans sa transposition, ce second volet se fait toutefois plus soft sur le sujet, car aussi plus belliqueux. Le premier tome s’était surtout concentré sur le rapport de force Messala / Juda, et s’était terminé sur la disgrâce et la condamnation aux galères du juif. Ce second volet met logiquement en scène ses années de galère (au sens propre) et la manière dont il rebondit, notamment en s’illustrant lors d’une bataille navale mémorable. En point d’orgue de l’album, celle-ci s’étale sur plus de 20 pages, guerrières, frémissantes, homériques, dignes de la célèbre séquence du film de William Wyler avec Charlton Heston (1959). Car Mitton délivre non seulement une adaptation narrative convaincante du texte original, mais il est aussi un artisan vétéran du 7e art réaliste (Vae Victis, Les survivants de l’Atlantique…). Si la plupart du temps les personnages occupent la majeure partie des cases (notamment dans la galère, pour renforcer le sentiment de promiscuité ultime), l’auteur s’en tire aussi lorsqu’il s’agit d’animer, avec rythme et fluidité, une armada de plusieurs centaines de vaisseaux. Bonne nouvelle : la quatrième de couv’ nous informe que la série initialement prévue en 3 tomes s’étalera finalement sur 4 tomes. Vivement la course de chars…
