L'histoire :
Année 32, sous le règne de César Tibère. Juda Ben Hur a passé 3 ans dans les galères romaines. Il a réussi à s’en sortir par un acte de bravoure : il a sauvé d’une mort certaine Quintus Arrius. Pour récompenser son geste, Quintus Arrius en fait son fils adoptif. Toutefois, son avenir n’est pas à Rome mais en Judée, où se trouvent sa mère et sa sœur, injustement condamnée par Messala, avec lequel il souhaite en découdre… Auréolé du nom d’Arrius, Juda Ben Hur rencontre sur sa route le cheikh Ildérim. Celui-ci l’invite à participer à la course de chars qui se déroule dans le grand cirque de Jérusalem. Il va pouvoir y affronter le tribun Messala, son ami qui l’a trahi, celui par qui son malheur est arrivé. D’autant plus qu’Esther, son amour de toujours, vient de lui révéler que sa mère et sa sœur sont mortes dans les geôles insalubres de la Ville Sainte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ben Hur, écrit par le général Wallace, héros de la guerre de Sécession, est surtout connu pour son adaptation cinématographique. Ce livre devenu l’un des plus grands péplums vaut par l’interprétation virile (mais correcte) de Charlton Heston et par ses scènes mythiques. Parmi lesquelles, on retrouve la fameuse course de char, pierre angulaire de ce troisième opus, qui nécessita à l’époque (1959), pas moins de 15 000 figurants et qui ici occupe ici près de 15 pages… (Heureusement que Mitton n’a pas dû, pour l’occasion, faire appel à autant de personnes pour réaliser cette séquence d’anthologie !). Cet album est celui de la vengeance, pour Ben Hur, celui où il découvre l’atroce vérité concernant sa mère et sa sœur, celui où il tire un trait avec son enfance heureuse, celui où il doit se confronter à son meilleur ami responsable de ses malheurs. Ici, Mitton ne trahit pas l’œuvre de Wallace, il lui donne un second souffle, en s’articulant autour du personnage de Ben Hur, mais également autour du personnage du Christ. Ces deux destins cohabitent, mais avec des desseins opposés : alors que l’un prône le pardon, l’autre assouvit sa vengeance. Le trait classique de Mitton (De silence et de sang) et les couleurs lumineuses, chatoyantes rendent un vibrant hommage à cette œuvre diffusée à outrance dans feu-La dernière séance, présentée par Eddy Mitchell. Au-delà de l’hommage, Mitton n’aurait-t-il pas dû prendre le risque d’adapter une histoire antique moins connue, comme celle d’Hannibal, plutôt qu’une histoire ancrée dans les mémoires cinématographiques (et dont il est très difficile de se détacher) ? La question mérite d’être posée…