L'histoire :
Après avoir frôlé la mort et affronté tous les drames imaginables (torture, pendaison, famine, séisme…), Candide retrouve enfin sa belle Cunégonde. Les deux amoureux se racontent leurs aventures : Candide, pour qui le monde de Pangloss était le meilleur des mondes possibles, doit se résigner. Après avoir vécu l’horreur du tremblement de Terre de Lisbonne, après avoir vécu la boucherie de la guerre, après avoir vu Pangloss pendu devant une foule excitée, il doit bien admettre que le monde n’est pas ce paradis tant vanté par son ancien précepteur. Fin des illusions. Enfin, pas tout à fait, puisqu’il lui reste la belle Cunégonde, prompte à nourrir son idéal amoureux et ses rêves de bonheur. La belle princesse, après avoir été violée par des Bulgares, a été recueillie par un juif passionné de femmes, Don Issachar. Mais au terme d’une sombre histoire de rang social et de propriété, le juif et un inquisiteur décident de signer une convention, laquelle stipule qu’ils devront se partager une maison et surtout, la belle Cunégonde. Découvrant les deux amoureux dans son palais, le juif cherche alors à tuer Candide. Mais celui-ci riposte et le tue. Puis arrive l’inquisiteur, lui aussi transpercé par l’épée de Candide. Poursuivis, Cunégonde, Candide et une vieille servante, doivent fuir le plus loin possible… Pangloss aurait-il menti ? Est-ce bien là le meilleur des mondes possibles ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà le deuxième tome des aventures de Candide, adaptation BD du célèbre conte philosophique de Voltaire. Rappelons-le, Candide est avant tout une critique de la Providence divine (d’où vient le mal ?) dans le contexte du Siècle des Lumières. A l’époque, il s’agit d’éclairer le peuple par l’exercice de la raison et d’alerter les consciences sur les dangers de son temps : abus de pouvoir, superstitions, dogmatisme religieux. Luttant contre l’obscurantisme, Voltaire souhaite aussi échapper à la censure. Raison pour laquelle il utilise l’ironie, l’humour noir ou la surenchère pour souligner l’absurdité de certaines situations. Derrière la naïveté apparente du propos se cache en fait un récit très critique à l’égard de l’Eglise et dangereux pour l’ordre de droit divin en place. Subversif ou irrévérencieux, le message de Voltaire est finalement beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. Si le graphisme au trait rond, volontairement naïf et guilleret, s’adapte très correctement et séduit même par moment, le scénario parait en revanche plus brouillon. Plus bavard, plus poussif, moins stimulant, le présent récit est clairement moins efficace que dans le tome d’ouverture. C’est d’ailleurs moins le talent des auteurs qui est en cause que la difficulté à transposer en BD un texte aussi subtil. Car l’impression qui domine, à l’issue de la lecture, est celle d’une petite confusion, même si l’ensemble demeure agréable. A lire au moment des révisions du bac français, histoire de se ménager un repos tout à fait mérité. Divertissant en tout cas.