L'histoire :
Une femme accouche près d’une rivière et abandonne son bébé tout frêle sur un radeau. Plus loin, un homme et sa femme fraîchement mariés, se baladent au gré des eaux, Raoul voit l’enfant et croit à une bénédiction du ciel. Sa femme, elle, voit plutôt d’un mauvais œil l’apparition subite de cet enfant, qu’elle dépose dans les bras d’une statue d’un dénommé Célestin. De nombreuses années passent, l’enfant baptisé Célestin est devenu un véritable coureur de jupons, comptant essentiellement sur son physique et son bagou pour lui permettre de gravir les échelons de la bonne société. Surpris au beau milieu d’une nuit par un marquis, paternel d’une gente demoiselle, il s’enfuit tout en se rhabillant. Bondissant de toit en toit, parlant à la lune, sa Déesse à lui, cet oiseau de nuit rejoint alors dans une taverne son ami révolutionnaire Trissot. Ensemble, ils tirent le bilan de la soirée et plus globalement de la vie affective effrénée et dissolue de Célestin… lorsque le marquis et ses chiens font irruption dans la taverne ! Deux molosses aux fesses, Célestin prend à nouveau les jambes à son cou. Emporté par son élan, il n’hésite pas à plonger d’un pont dans un canal qui passe en contrebas. Il atterrit sur la gondole de Pimprilune, fille du roi Maurice 1er, évidemment en rogne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Célestin Gobe-la-lune est une série inattendue, fraîche, drôle et déjà culte. Issu de la plume de Wilfried Lupano, le scénariste des excellentes séries Alim le tanneur et L’ivresse des fantômes (tout ça également chez Delcourt) et de Yannick Corboz, dessinateur de Voix Off et de Woody Allen, ce titre dispose de qualités évidentes. Le trait est épais et réussi, le cadrage dynamique, les décors détaillés, variés et les couleurs bien choisies. A ce propos, l’impact de la lune et ses teintes bleutées, lors des nombreuses séquences nocturnes, lui confère un aspect poétique ad hoc. Le seul reproche sur le plan visuel vient des plans éloignés qui montrent les protagonistes sous des formes peu détaillées, assez mal intégrés aux décors. Les dialogues de Lupano sont emprunts de Molière et les tribulations sentimentales de ce Don Juan rappellent les grands textes du théâtre d’époque, remaniés et remis au goût du jour. Hommage ou non, Lupano ajoute un zeste d’humour savamment dosé pour un héros hors norme. Jamais lourd, un peu simple, mais attachant, ce Célestin saura vous convaincre que la promotion canapé n’est pas uniquement le fait des femmes. Un premier épisode frais et réussi !
