L'histoire :
Après des semaines de navigation sans arrêt, grâce à des vents cléments, la nasse qui transporte Briswullüs, Öth et la Générale Siliane, s’est arrêtée. Le froid s’est étrangement radouci. Mais c’est maintenant la faim et la soif qui guettent nos aventuriers. Aucun matériel ne leur permet d’envisager une pêche bienvenue et, depuis 2 jours, pas un seul oiseau ne les survole. C’est alors que Bélian, la majestueuse île volante, fait son apparition. Mais alors, comment s’y rendre ? La réponse ne tarde pas à venir d’elle-même, sous la forme d’un somptueux Griffon qui s’enquière immédiatement de qui est le marqué. Öth monte alors sur son dos pour s’envoler sur la « Belle Flottante ». Il y est déposé sans plus de ménagement et l’ombrageux emplumé prend immédiatement congé. À lui de se débrouiller pour maintenant trouver les Nains Originels. Le voilà bien seul dans cette forêt qui semble faire obstacle à toute intrusion. Plus il avance, plus progresser semble difficile. Curieusement, des branches semblent même le saisir… Bientôt, il est presque étouffé et, dans la panique, il ne peut se retenir de crier qu’il est le marqué, qu’il est attendu. La voie qui lui répond ressemble étrangement à celle de son défunt père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Auteur complet, Shovel pourrait avoir eu l’envie de délivrer une œuvre puissante, un artefact regroupant tous les codes de la bande dessinée, et semblant doté d’une redoutable empathie pour le lecteur. Et Shovel, un maître dans le milieu, a bien compris que c’est l’histoire avant tout, le récit d’abord, et que si l’on a rien à raconter, le dessin est vain. La fin de l’aventure du nain Öth révèle alors l’ensemble d’une œuvre magistralement ficelée, jouant sur toute la gamme héroïque et romantique, n’hésitant pas à friser parfois les lieux communs afin de faire vibrer les cordes sensibles qui sommeillent au fond de nous. Ainsi, bien qu’assommé par une lecture difficile, qui demande du temps et de la concentration, telle semble être la patte de l’auteur. On en ressort comblé et rassasié. Sur le plan graphique, l’ensemble pêche toujours dans ses personnages, où l’auteur semble souffrir à assurer une consistance, au prix de défigurations constantes ou de manque de détails. C’est bien dommage, car au contraire, il excelle dans la dynamique des actions et plus encore dans les plans larges, offrant de magnifiques et gigantesques cases lorsque ce sont les paysages et les animaux qui priment, allant même jusqu’à s’offrir une somptueuse double page sur les planches 44 et 45.