L'histoire :
Réfugiés dans une lamaserie, Nodier et Saint Elme sont capturés et emmenés dans un gigantesque dirigeable. Prisonniers sans connaître l’identité de leur ravisseur, ils découvrent qu’il s’agit du général comte Von Staff, au service de la Russie du Tsar Alexandre. Nodier commence à discuter puis s’interrompt à l‘instant où il voit entrer celui qu’il appelle l’« Oupire », un certain Joseph de Maistre. Celui-ci serait un extrémiste, aux dires de Von Staff, qui enchaîne ensuite en montrant à ces deux prisonniers comment la Russie garde ses frontières aériennes : grâce à des ballons pourvus d’unités d’infanterie. Raccompagnés dans leur cellule avant le repas programmé, Nodier raconte alors à Saint Elme qui est réellement cet Oupire : un être à mi-chemin entre l’homme et la créature, qui s’abreuve de sang humain. Sur cette histoire, le repas s’annonce enfin, sans la présence de l’Oupire en question. A peine un toast est-il porté qu’il est interrompu par une attaque aérienne d’un autre dirigeable, celui de Surcouf, venu sauver les deux agents français...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce 3e tome se termine le premier cycle d’Empire. Une nouvelle fois, c’est un plaisir que de retrouver les deux agents français dans des aventures rocambolesques où les mythes fantastiques se mêlent à l’Histoire. L’ancien professeur d’Histoire, Jean-Pierre Pécau semble être devenu un véritable spécialiste de l’« uchronie » (l’Histoire revisitée). A l’image de L’histoire secrète (9 tomes) et du Grand jeu (sorti récemment), il nous le montre une nouvelle fois en mêlant l’Histoire officielle et ses divergences à des mythes fantastiques, le tout saupoudré d’un humour bien senti s’appuyant sur des réparties cinglantes. Ces nouvelles itérations nous font à nouveau voyager à travers tout le continent eurasien, de la Russie à l’Inde. Si le premier tiers du récit se situe exclusivement dans le dirigeable russe, la suite est beaucoup plus rythmée avec, comme à chaque tome, une bataille en bonne et due forme, des paysages colorés et un cliffhanger palpitant. Igor Kordey nous avait quelque peu inquiétés dans le second tome, avec un trait moins soigné dans les dernières planches. Cette fin d’année montre que le croate a retrouvé un regain de forme avec le Cœur des batailles et ce 3e volet d’Empire. Il nous gratifie toujours de grandes cases au sein desquelles les décors sont bien mis en avant. Les couleurs de Chris Chuckry sont encore une fois en phase avec les traits de Kordey, avec une grande variété de palette, rendant la lecture plus divertissante encore. Avec un dessin plus régulier et un scénario certes un peu plus convenu mais riche en rebondissements, cette fin de cycle nous fera attendre le nouveau avec une certaine impatience.