L'histoire :
Alors que la guerre se tend de plus en plus et que la ville de Dien Bien Phu devient un véritable enjeu, Armand Baverel atterrit sur une plantation des hauts plateaux. Le lieutenant colonel De Bouz accueille l’équipage avec, à ses côtés, de nombreux esclaves qui semblent fatigués et rachitiques. Il demande d’une voix sèche où se trouve la cargaison. Armand désigne la soûte et regarde avec effroi l’état des hommes qui sont au service de l’officier. Il est également surpris qu’il n’y ait qu’eux dans cette plantation, mais De Bouz déclare qu’il ne risque rien. Le lieu est bien trop isolé pour que les Viets s’aventurent ici. Pourtant, il a commandé pas moins de trois tonnes de munitions. Or le lieutenant colonel répond sèchement qu’Armand doit s’occuper de ses affaires et qu’il n’est là que pour assurer le transport. Il propose néanmoins au pilote de venir manger. Armand accepte, mais alors qu'il marche le long de la plantation, il voit un corps attaché et déchiqueté par les coups de fouet. De Bouz est fier de montrer qu’il sait mater les travailleurs, surtout quand ils essaient de déserter. C’en est trop pour Armand qui explose de rage.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série Indochine se termine avec ce quatrième tome. On suit toujours les aventures aériennes d’Armand Baverel, le pilote français qui touche à tous les types de véhicules. Suivre ce personnage permet d’évoquer les « petits » événements parmi les grands et le dernier tome se conclut intelligemment avec l’une des pires batailles de cette guerre : celle de Dien Bien Phu. On a toujours un beau mélange d’actions, de dialogues et d’allusions historiques. Jean-Pierre Pécau multiplie les digressions pour apporter des précisions sur un peuple asiatique, une bataille de l’époque ou des enjeux politiques d’alors. Parfois, cela sert le récit, notamment avec ce peuple Meo, le meilleur passage de l’opus. Parfois, c’est un peu trop et Pécau se sert de façon artificielle des personnages pour faire un bilan de la guerre alors même qu’elle n’est pas terminée. Baverel devient lui aussi un peu agaçant car son comportement rebelle et ses paroles décalées deviennent trop répétitives. Malgré tout, la conclusion reste dans la droite ligne de cette série : efficace et agréable à lire. Maza a aussi joué un grand rôle dans l'aventure avec des dessins détaillés et soignés. Évidemment, on le préfère quand il représente le ciel et les avions, mais l’ensemble reste plus que correct.