L'histoire :
Armand Baverel fait une patrouille de reconnaissance avec un autre coéquipier. Au-dessus de la route coloniale RC4, ils aperçoivent trois appareils chinois proches de la frontière. A leur grande surprise, ces derniers leur tirent dessus ! Il faut vite manœuvrer pour échapper au piège. Armand sait ce qu’il doit faire : leur avion est plus lourd, donc ils doivent aller en piqué pour essayer de les surprendre. La manœuvre est audacieuse, mais elle fonctionne et les deux avions français se retrouvent derrière l’ennemi avec une fenêtre de tir idéale. C’est presque trop simple. Ils ouvrent le feu et deux chinois sont touchés. Le troisième prend la fuite. De retour à la base, Armand triomphe, mais il est vite refroidi quand il met les pieds au sol. Il est convoqué d’urgence au QG. Le colonel veut le voir en personne. Il lui demande de faire un compte rendu de ce qu’il s’est passé. Armand répond de façon insouciante : les Chinois ne sont guère dangereux pour lui et le problème a vite été réglé. L’officier ne partage pas son point de vue : si la Chine entre en guerre, la lutte contre le Viet-Cong risque d’être bien plus difficile que prévu. Il ordonne à Armand de garder secret sur ce qu’il s’est passé aujourd’hui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La guerre d’Indochine vue par Jean Pierre Pecau et Maza, cela allait forcément se passer dans les airs. Et le tome deux démarre comme le 1 : un combat aérien ! Si le premier opus prenait le temps de décrire la situation géopolitique et les personnages, la guerre explose dans cet épisode. Un peu comme les films d’époque, comme Les diables de Guanalcal, les missions dangereuses s’enchaînent avec des raids aériens, des missions de sauvetage ou de reconnaissance... L’action parcelle l’œuvre et permet à Maza de littéralement s’éclater, lui qui n’a jamais été aussi doué qu’en représentant des avions virevoltant et des scènes de combat. Cependant, Pecau ajoute une touche d’histoire bienvenue, avec des discussions qui permettent de ralentir un peu le rythme effréné des batailles. Quelques conversations entre soldats dressent un constat amer de la guerre et des tractations politiques, offrant une vision très réaliste de ce que pouvait être le conflit indochinois. Cet opus est donc de qualité, même si l’on regrette toujours une absence totale de psychologie des personnages, de sorte qu’on ne s’attache à aucun d’entre eux. Les faits et seulement les faits ! Mais un choix qui défait toute émotion et sympathie, notamment pour Armand Baverel, un pilote de guerre émérite, qui a pourtant bel et bien existé. Une suite réussie, malgré tout.
