L'histoire :
Les armées du grand Khan ont dévasté Rome en cet hiver 1242. Les mongols sont repartis vers leurs terres d'origine, chargés de butin et avec de nouveaux esclaves. De toute évidence, leur prochaine attaque va faire plier toute la chrétienté. Le pape a fui vers Avignon et va devoir s'appuyer sur les royaumes francs pour organiser une riposte. Les moines franciscains décident d'envoyer les leurs tenter de convertir les mongols. Sur leurs terres, Guillaume de Barville est l'un de ceux qui va embarquer pour un long voyage en bateau. Son frère Renaud fera partie des chevaliers qui vont, eux, organiser une croisade. Les Teutoniques et les Templiers rejoints par les espagnols de l'ordre de Calatrava, des dizaines de milliers d'hommes se regroupent sur les bord du Rhin pour avancer ensemble vers l'Est. Un soir, le chevalier Alexandar de Kestutis raconte ce qu'il sait des techniques de combat de l'adversaire. Il connait la réputation des mongols. Il sait la terreur qu'ils inspirent et comment les villes se sont rendues sans combattre après les massacres de Kiev. Renaud de Barville passe une soirée de beuverie aux cotés du chevalier à la langue trop bien pendue. Puis la caravane se met en route vers Karakorum, capitale de l'empire d'Ogodeï Khan, successeur de Gengis Khan...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette uchronie, qui met en scène des armées européennes unies contre l'envahisseur mongol, est à l'image de cette série grand-public et pourtant exigeante autour des grandes dates de l'Histoire. L'intrigue de base, complexe, demande un certain socle de connaissances historiques pour savoir quel aspect de ce récit sort des rails de la vraie Histoire et emprunte un chemin parallèle. En l'occurrence, c'est la croisade improbable réunissant les ordres chevaliers de l'occident au-delà de leurs rivalités qui est le pitch de cette nouvelle idée rétro futuriste. Le dessinateur serbe Guera livre une partition impressionnante et épique. Son style classique, qui a grandi dans l'univers des comics, projette des gueules marquantes au cœur des scènes de discussions entre les chevaliers qui attendent le combat. La montée en puissance de l'intrigue ne fait que débuter, les armées se rassemblent et les personnalités s'affirment avant un combat attendu. Les deux scénaristes maintiennent l'intérêt du lecteur en décrivant la tension entre les futurs combattants et les saillies violentes de Kestutis. Le cycle se conclura dans un second tome annoncé, dont on sait d'expérience qu'il permet aux scénaristes Fred Duval et Jean-Pierre Pécau de prolonger l'ampleur de leur construction, comme ils l'avaient fait avec l'hypothèse d'un régime fasciste dans la France des années 30 (Jour J 14, 18 et 21). A suivre donc, d'autant que la fin de ce premier volume réserve un premier choc...