L'histoire :
Une semaine avant la fin du mois de mai 1431, Jeanne est détenue dans un donjon, son procès est en passe de se terminer. Il lui est demandé de renoncer à s'habiller en homme, mais aussi de renier tous ce que de prétendues voix lui ont ordonné d'accomplir. Renoncer à faire sacrer le dauphin, à libérer la France des anglais, à faire sortir Charles d'Orléans de prison, et à aller libérer le tombeau du Christ. Elle est prête à signer ces aveux, abandonner ses combats pour finir ses jours dans une prison de l'Eglise. Elle sait que l'alternative sera le bûcher sur la place publique à Rouen. Son plus fidèle capitaine semble l'avoir définitivement abandonnée. Alors lorsqu'on la conduit devant le juge, elle accepte de revêtir des habits de femme, gagnant quelques jours supplémentaires en cachot. Mais lors de sa visite suivante, frère Martin constate que, dans sa cellule, la jeune femme s'est à nouveau vêtue de ses habits d'homme. Il la dénonce alors à l'évêque. Lorsqu'elle est conduite vers la sentence ultime, les gardes qui surveillent sa cellule sont attaqués au couteau par deux hommes qui s'emparent de la jeune femme. Le bucher est prêt en ce 31 mai 1431, il sera allumé sous le corps d'une jeune femme au visage dissimulé par un tissu, pour qu'elle ne puisse pas jeter un dernier sort de sorcière à ceux qui doivent procéder à son exécution. L'histoire va alors basculer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Fred Duval unissent leurs talents pour revisiter l'Histoire de France, au moment où Jeanne d'Arc est condamnée à mort à Rouen. Ils donnent au sort de la jeune hérétique une tournure différente et imaginent ce que serait l'Histoire de France si elle n'avait pas péri sur le bûcher. Les protagonistes de son histoire légendaire sont tous au rendez-vous, mais leur rôle va évoluer autour de celle dont le destin va se poursuivre. Sans trop révéler de l'intrigue bien construite de ce one-shot, on se laisse porter par un scénario qui permet à Jeanne d'Arc de poursuivre sa mission historique, telle que les voix la lui avaient dictée. Les évènements s'enchaînent de manière assez rapide, portés par le destin rectifié de tous ceux qui dépendaient de la réussite de son projet. Deux dessinateurs se succèdent sans rupture réelle de style pour conduire celle qu'on appelait la pucelle d'Orléans vers de nouvelle aventures ambitieuses. L'action est toujours présente, la personnalité de l'héroïne est forte dès la première page, malgré son apparente fragilité initiale lorsqu'elle est sur le point d'abandonner. Le plaisir de lecture est là, sans lourdeur, sans que des explications appuyées soient nécessaire pour compléter des dialogues denses qui racontent cette histoire réécrite. Un nouveau tome réussi pour cette inépuisable série uchronique qui fait dévier l'histoire du monde autour de moments clés qui se passent différemment. Ce 52ème volume peut tout à fait servir de point d'entrée dans cette série qui manipule nos références historiques depuis plus de quinze ans. Aucune raison que ça s'arrête, même si l'actualité du monde au moment où paraît ce tome 52 semble aller aussi loin que le trio de scénaristes. Et pourtant, un sticker en couverture annonce que ce serait « Le grand final de la série » !