L'histoire :
Nous sommes en 1947. Les Etats Unis d'Amérique sont partagés entre la Nouvelle France, dont la capitale est la Nouvelle Orléans, et l'Union Américaine du Nord. Le clan Kennedy qui commence à se constituer est étroitement lié à la mafia et contribue largement à l'approvisionnement en alcool des Capone et consorts. Mais alors qu'une nouvelle livraison est prise en charge sur les docks de New York, les trafiquants sont attaqués par une bande armée qui se réclame de Charles Lindbergh. Le prestigieux pionnier de l'aviation est devenu le plus puissant allié d'Adolf Hitler sur le territoire américain et se positionne en rival absolu du clan Kennedy pour les élections présidentielles à venir. D'un côté, un ultra réactionnaire défend la prohibition ; de l'autre une famille est prête à tout pour conquérir le pouvoir suprème. Une expédition est alors organisée par les deux fils Kennedy vers la Nouvelle Orléans pour prendre possession d'une nouvelle livraison de Cognac. Au milieu de la nouvelle France, qui s'étend du Canada à la Louisiane, ils croisent le chemin du shérif Laframboise, qui rêve de démanteler leur trafic. Pendant que le père prépare sa stratégie pour la campagne à venir, ses deux fils sont accusés de meurtre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un Jour J ne fait pas l'autre, on le sait depuis le début de cette série-concept. Ce dixième opus des uchronies de Fred Duval et Jean-Pierre Pecau ne provoque pas un enthousiasme démesuré. On bute sur la profusion de personnages injectés dans cette histoire (les Kennedy, Marylin, le cinéaste Clouzot, sa maîtresse Suzy Delair, Al Capone et ses rivaux mafieux, le bluesman Robert Johnson, etc.). Sans oublier un Charles Lindbergh aux sympathies nazies qui pourrait prendre le pouvoir aux Etats-Unis, comme dans Le Complot contre l'Amerique de l'écrivain américain Philip Roth. Certaines de ces célébrités sont à peine évoquées, si bien que leur présence au cœur de l'intrigue peut sembler superflue. Et cet effet d'annonces qui entourent en quelque sorte chaque nouveau nom a pour effet de ralentir le lecteur et de l'obliger à quitter le récit où il tentait de se plonger. Du coup, l'intrigue de ces fils Kennedy (dont le futur JFK) se réduit à une sorte de polar rétro. Celui-ci les mène vers la Nouvelle Orléans, puis à travers une série de détours pour échapper à leur poursuivants. Très bien mis en images par l'excellent Colin Wilson, cet épisode confirme le soin accordé à la qualité visuelle de chacun des volumes de Jour J. Cela ne suffit pas pour que le lecteur s'immerge complètement dans ce passé recomposé.