L'histoire :
La bataille de la Marne devait marquer la fin de la progression des armées allemandes et donc du plan Schlieffen. En fait, celle-ci a été le début de la fin pour les armées françaises. Trouvant refuge à Alger, Georges Clemenceau essaie d’organiser la résistance. Il compte beaucoup sur l’armée d’Afrique et son ancienne brigade, pour repousser les envahisseurs. Cependant, cela risque de ne pas marcher comme prévu : d’après ses sources, le Tsar Nicolas II souhaiterait faire la paix avec le Kaiser. Clemenceau ne peut laisser un tel arrangement se produire : cela signifierait la fin de la France ! Il ordonne donc au commissaire Blondin de retrouver Jules Bonnot, un anarchiste prisonnier au château d’If. Une fois libéré, les deux hommes vont devoir se rendre en Russie avec pour but d’assassiner le Tsar. Reste encore à convaincre Bonnot ! Clemenceau est donc obligé de ruser : après avoir essayé les menaces concernant ses proches, il lui annonce que la royauté est de nouveau en place en France. Bonnot finit par accepter et part avec Blondin en Russie. Leur première étape passe alors par la Suisse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le principe d’une uchronie est de se baser sur un contexte historique réel (ou plusieurs) et d’en réinventer un dénouement inédit, si celui-ci s’était déroulé de façon différente. Jean-Pierre Pécau est l’un des artisans les plus prolixes en la matière. Il a régalé ses lecteurs grâce à des titres comme L’histoire secrète, Empire ou encore Le grand jeu. Avec la nouvelle collection Jour J, qu’il co-scénarise avec Fred Duval, l’ancien professeur d’histoire revient chronologiquement en amont sur l’époque de la première guerre mondiale (après deux premiers volets consacrés à la conquête de l’espace et la guerre froide). Ici, la France est redevenue royaliste et sous tutelle allemande ; en exil à Alger, George Clemenceau dirige la résistance. Les éléments paradoxaux sont là pour passer un bon moment de lecture. Contrairement aux précédents Jour J, le récit est cette fois-ci découpé sur deux opus, dont ce Septembre rouge représente une introduction efficace. Malgré quelques facilités, comme celle de voir Clemenceau en De Gaulle, le récit se découvre agréablement et laisse les lecteurs sur leur faim. Illustré par Florent Calvez, ce Jour J se révèle pourtant moins aguicheur que les précédents : le trait du dessinateur, fin et un peu tremblotant, étant assez particulier. Pourtant, malgré une certaine rigidité lors de la pause de certains personnages, l’ensemble reste convaincant et la présence de petits caméos (Tintin !) au fond des cases amusera lors de la relecture. Un récit rythmé qui s’achèvera dans un Octobre noir d’ores et déjà attendu.