L'histoire :
Dans la vallée de Santa Clara, un vieux juge californien s’absente de sa propriété pour quelques jours, abandonnant son chien Buck aux bons soins de son jardinier Manuel. Mais dès la nuit venue, le jardinier vend le chien à un trafiquant qui a eu vent de la forte demande de canidés dans le Klondike, en raison de la ruée vers l’or. Buck est maté à coups de triques, puis enfermé dans une cage et transporté par voie ferrée vers le nord. A Seattle, un nouvel intermédiaire se charge de le mater de nouveau, à grands coups de bâtons. Il sera vendu 300$ à un homme plus gentil, appelé Perrault. Perrault embarque Buck à bord d’un steamer, où il rejoint un ami, François, en direction de l’Alaska. A Dyea, Perrault et François montent un attelage de chiens de traineaux pour le compte de la poste canadienne. Il s’agit d’apporter le courrier aux prospecteurs qui pullulent dans la région. Buck est donc attelé en compagnie de chiens plus expérimentés, donc le chef est un husky blanc et teigneux nommé Spitz. Malgré les conditions de froid extrêmes, la meute de chiens tire le traineau à belle allure. Néanmoins, une rivalité s’installe entre Buck et Spitz, qui se battent souvent durant les pauses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir dessiné l’adaptation en 3 tomes de L’île au trésor de Stevenson, Fred Simon rempile pour la collection Ex Libris avec l’adaptation d’un second roman « jeunesse » en one-shot, sa première œuvre en solo ! A l’origine, L’appel de la forêt est un roman de Jack London, antérieur à Croc-blanc, qui a l’immense avantage de convenir à un très large public. Les plus jeunes y voient en effet une aventure initiatique vécue par un héros chien, à qui il en arrive des vertes et des pas mûres : de chien domestique, Buck deviendra chien de traineau, puis redeviendra chien sauvage, devenant même le dominant d’une meute. La violence inhérente au périple du chien, que Simon retranscrit graphiquement avec la juste mesure (c'est-à-dire sans en faire de trop, mais sans l’édulcorer non plus) est plutôt bien acceptée, parce qu’indissociable de l’univers sauvage qui la nourrit. Reconnaissons que le trait employé est également très doux et parfaitement adapté au public cible (Simon est aussi l’auteur de Popotka le petit sioux). Une lecture plus mature permettra néanmoins aux adultes d’y voir une allégorie de la loi de la nature et du plus fort. A l’époque de sa sortie (1903), encore fraichement remuée par les théories de Darwin, ce sujet porteur assura d’ailleurs au roman un colossal succès public (6 millions d’exemplaires vendus). A la manière dont le fait le roman, Simon passe rapidement sur les nombreuses itérations, jouant habilement de l’ellipse et des séquences muettes. Au final, il fait rentrer le roman (assez court) dans un format standard de 46 planches.