L'histoire :
Mais où sont passés les magnifiques costumes de policiers du Sergent Bonvoisin et de Baltimore ? Les voilà habillés tout en bleu, un panache rouge au chapeau, les cheveux longs comme des Beatniks… Ils enquêtent au palais, sous couverture… Pacôme Leboulet et Célestin Parfait sont leurs noms de pages. Mais une fois n’est pas coutume, ils vont être percés à jour. La faute à leur récurrent problème avec la mécanique. Baltimore emballe la voiturette d’entretien et les voilà partis à travers le palais, les salles immenses défilant sous leurs roues, les gardes outrés aux trousses. Bonvoisin, qui voulait doubler l’inspecteur Roussin sur la scène de crime, se retrouve en difficulté. Mais les deux hommes ont plus d’un tour dans leur sac et vont échapper à leurs poursuivants dans l’immense serre du château d’Eauxfolles.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Onzième tome, déjà, de cette série complètement folle, qui se passe dans un royaume au nom bien choisi. Ce coup de théâtre se déroule autour de la scène de crime, le théâtre du château, là où a disparu la reine lors de la représentation du magicien Hidinou, clin d’œil aux plus décatis d’entre nous qui auraient connu le roi de l’évasion (mort il y a bientôt 100 ans) ou plus aisément vu le film avec le grand Tony Curtis… On suit ici la rocambolesque enquête du duo BB, Bonvoison Baltimore, qui accumule avec régularité les gaffes et les erreurs d’aiguillage. Pourtant, ils retombent toujours sur leurs pattes. Mais point de coup de théâtre ici, ou très peu, rien en tout cas qui fasse avancer l’enquête. C’est un album de transition, qui permet de mettre nos héros préférés sur les rails de l’enquête que le lecteur suit, lui, depuis trois albums déjà… Restent les dialogues, toujours savoureux, drolatiques. Mais aussi et surtout la narration, visuelle autant que textuelle, qui s’adresse au lecteur, s’avance, recule, digresse et disserte à loisir pour toujours prendre le contrepoint. C’est toujours fin et drôle, passionnant et coloré. Turf s’amuse à dérouler son histoire, à proposer des plans loufoques, des cases brisées ou absentes, des sorties de bande… Les codes ne volent plus en éclat. Depuis le temps, ils sont en orbite ! Et quel bonheur pour le lecteur…
