L'histoire :
Lentement, les inspecteurs Baltimore et Bonvoisin s’enfoncent dans les profondeurs du château, construit sur les ruines d’un autre château, celui de Sigisbert l’infortuné. Les échelles descendent, montent, redescendent, pour arriver jusqu’à des poteaux en ruines reliés par des passerelles de fortune… menant au vide. Finalement, grâce à un chariot élévateur guidé par un bouton, ils arrivent sous le château, dans les douves par lesquelles ils s’échappent. Dans une cabane près de là, ils trouvent une robe de princesse cachée dans le foin qui permet à Baltimore de s’accoutrer comme son chef. Enfin saufs, les compères décident d’aller se reposer un peu chez Baltimore, alors que Bonvoisin s'est endormi debout. Pendant ce temps, Gonzague compte, recompte et refait ses comptes. Ils sont justes. Il faut donc que quelqu’un ait produit des fausses factures…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On en pense toujours pareil, fin de la chronique. Blague à part, le cocktail de Turf fonctionne toujours aussi bien. Ses bandes dessinées font penser, toutes proportions gardées, aux albums de Claude Ponti. Les dessins sont beaux, précis, fouillés, inventifs. La langue est aussi d’une extrême précision, mélange avec gourmandise d’expressions désuètes et d’argot. On se s’ennuie jamais, on s’émerveille souvent. L’enquête des deux antihéros (quoique Bonvoisin a quand même quelques attributs d’un excellent inspecteur) avance très lentement, mais l’histoire, elle, se tisse tranquillement autour d’eux sous le regard amusé du lecteur. C’est très riche, visuellement et intellectuellement, mais il n’y a pas une impression de trop plein, d’être gavé d’images ou de textes, comme on peut le ressentir chez d’autres virtuoses. Tout est bon, rien n’est à jeter. Comme dans la coloquinte.
