L'histoire :
Dès sa plus tendre enfance, Laure Chevalier a eu envie de piloter l’avion de son papa, un as de la voltige durant la première guerre mondiale. Dès son adolescence, après avoir minutieusement observé son père des dizaines de fois, elle se permet une petite escapade aérienne en solo, sans demander l’autorisation, et procure quelques sueurs froides à son père au sol. Puis en mai 1940, alors que la Luftwaffe bombarde les positions aériennes du nord de la France, son père est de retour de mission avec une mauvaise nouvelle. Il est non seulement le seul rescapé de son escadrille, mais lui et Laure disposent d’une petite heure pour fuir vers l’Angleterre. Laure et son père prennent donc chacun un Curtiss et décollent juste à temps. Hélas, durant la traversée, Laure est prise pour cible par un Messerschmitt allemand. Elle n’y connait alors rien aux combats aériens et ne doit son salut qu’au sacrifice de son père, qui vient percuter son ennemi. Elle parvient ensuite à rejoindre une base alliée britannique. Là-bas, elle rejoindra une section féminine du camp d’entrainement de l’ATA (Air Transport Auxiliary), et perfectionnera ses compétences de pilotes à bord de Spitfires. Mais elle n’aura de cesse de vouloir combattre pour « descendre des allemands » et ainsi venger son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans une veine historique similaire au Faucon du désert, Lady Spitfire focalise sur une héroïne de l’aviation (a priori fictive) durant la seconde guerre mondiale. Ou plus précisément durant la Bataille d’Angleterre, qui vit la Luftwaffe (aviation allemande) tenter d’anéantir la Royale Air Force (RAF) britannique. La narration est assez classique, à la croisée du récit de guerre héroïque et du registre initiatique. Car le récit aborde aussi les difficultés rencontrées par une femme, dans un milieu machiste, pour s’imposer dans un rôle qui échoit habituellement aux hommes. Cela débute directement par le climax, montrant notre héroïne aux commandes d’un zinc, en train de livrer un âpre combat aérien. Puis par une succession de flashbacks empilés, l’on découvre son enfance auprès d’un papa aviateur et une passion dévorante, qui l’amène à rejoindre l’Angleterre et à s’engager dans la RAF. Le personnage de Laure Chevalier est certes un brin caricatural (son attirance pour l’aéronautique n’a d’égal que son désir de tuer du boche… et elle verse une larme à chaque fois qu’elle pense à son papa). Mais soit… le bon rythme narratif permet de s’immerger raisonnablement dans ces conjectures guerrières. Il n’est pas non plus toujours évident de comprendre la linéarité des chorégraphies aériennes (qui tire sur qui et de où ?), mais leurs ballets sont vertigineux et spectaculaires : contrat rempli. Déjà au dessin sur Wunderwaffen – une uchronie vue côté Reich – Maza a le mérite de dessiner de jolis navions bien détaillés et fiables à la réalité historique, rehaussé par les couleurs tranchées et les textures (reflets sur l’eau, nuages…) un brin « trop » infographiques de Pierre Schelle…