L'histoire :
Au plus fort de la guerre aérienne d’Angleterre, les pertes humaines au sein de la Royal Air Force nécessitent de renouveler sans cesse le cheptel d’aviateurs. Trois jeunes officiers intègrent donc l’escadron 1B de Brighton, parmi lequel excelle Laure Chevalier, surnommée Lady Spitfire par ses pairs. Or l’un des trois jeunes pilotes est le fils de l’Amiral Turner. Avec toute sa morgue et son mépris pour la gente féminine, celui-ci découvre d’un mauvais œil qu’il va devoir apprendre d’une femme, et que cela se fait à l’instar de la hiérarchie. Spirit, le chef d’escadrille au visage défiguré, tente certes de protéger Laure, qui est également son amante. Mais il sent bien que si le jeune Turner fait remonter cette info, il perdra celle qui est sans doute son meilleur pilote. Dans un premier temps, sans tenir compte des ordres, le jeune Turner parvient à faire « un coup » : il oblige un Messerschmitt boche à un atterrissage forcé à proximité de sa base aérienne. Avec une grande lâcheté, il va ensuite abattre le pilote désarmé. Laure a aussitôt l’idée de l’utiliser pour infiltrer les escadrons ennemis et leur porter un coup fatal. Le jeune Turner lui en laissera-t-il l’opportunité ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sébastien Latour scénarise une troisième aventure complète de Lady Spitfire, pilote française fictive, qui sert la RAF au sein d’une bataille d’Angleterre tout à fait authentique. Cette fois, notre héroïne Laure Chevalier débute l’épisode avec un statut d’« as » reconnu et respecté (acquis au cours des deux tomes précédents). Elle va devoir affronter une nouvelle fois la misogynie ambiante au sein de l’armée, et notamment la morgue d’un fils-à-papa merdeux. Latour en fait certes un peu des caisses dans le manichéisme (Laure est aussi brillante que Turner est détestable), mais force est de reconnaître qu’à la marge de ces rapports un brin caricaturaux, la mission aérienne qui se tisse nous embarque au vol. Il s’agit en effet pour Laure d’infiltrer une escadrille de la Luftwaffe, afin de leur porter un coup fatal. Narrativement, l’intrigue s’appuie sur une alternance de flashbacks réguliers, et partage finalement une lecture historique globale passionnante de cette bataille. Certes, sous les crayons sérieux mais académiques du dessinateur Maza, il est toujours un peu complexe de suivre la logique des ballets et des combats aériens. Rien ne ressemble plus à un Spitfire anglais qu’un autre Spitfire anglais… or la confusion en va un peu de même avec les Messerschmitt allemand. Au final, sa tactique s’avèrera-t-elle payante ? Toujours est-il que notre héroïne perd encore un proche (après son père au tome 1 et son mentor au tome 2) et qu’elle écope d’un nouveau type de mission… à suivre dans un (dernier ?) tome 4 à venir.