L'histoire :
Au mois d’août 1940, la bataille d’Angleterre fait rage. Chaque jour, pilotes anglais de la Royal Air Force et pilotes allemands de la Luftwaffe s’affrontent au-dessus de la Manche. Chaque jour, des deux côtés, des camarades meurent et les palmarès de chasse s’étoffent. L’Air Marchal de la base de Brighton annonce à Julian Hunt, chef de l’escadron 1B, qu’un pilote allemand a fait à lui seul beaucoup trop de dégâts. Il vole à bord d’un Messerschmitt au nez peint en rouge, et se ferait appeler « der Henker ». L’abattre est devenu une priorité. Avant de livrer cet impitoyable combat, Hunt autorise une soirée de détente à ses hommes : bière à gogo et filles de joie ! Ce programme n’est certes pas du goût de Laure, la seule femme de l’escadron. Etant donné que la hiérarchie doit ignorer que Hunt a autorisé une femme pilote à combattre, elle se fait appeler Charlie. Or dès le combat du lendemain, l’avion de Hunt est abattu par der Henker. Hunt s’éjecte et ouvre son parachute à temps… mais der Henker refait un passage, droit sur lui, et l’assassine d’une rafale de mitraillette. En deuil, l’escadron de la RAF promet de venger leur leader… laure la première !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lady Spitfire y gagne clairement en densité et en intérêt avec l’apparition d’un ennemi précis, un as de la Luftwaffe appelé Der Henker (le bourreau, en allemand). Ce que les livres d’Histoire ont retenu sous le nom de « Bataille d’Angleterre » focalise dans ce second volet, sur ce combat particulier, a priori fictif. Ici, la RAF n’aura de cesse de venger son leader assassiné ; et évidemment, la héroïne tiendra un rôle de première importance. Habité par le sens de l’honneur et de la solidarité, le récit y gagne en tension, voire en humanité. Le symbole de la bataille d’Azincourt, qui permit à un petit nombre de triompher d’une masse, vient d’ailleurs en écho pour épauler le propos. Visuellement, les combats aériens sont également plus limpides, grâce à la particularité du Henker : au milieu d’appareils tous verts-de-gris, lui a le « nez » rouge (bien qu’il ne fasse pas vraiment de clowneries). Cette « petite histoire » dans la Grande se révèle donc plus prenante… même si au passage, elle en oublie les enjeux réels et les phases géostratégiques de cette bataille. Cette série aéronautique de guerre s’inscrit donc plus du côté du divertissement que du témoignage historique. Dans cet opus, le sexe de Laure vient également au second plan (à l’époque, il était inconcevable qu’une femme puisse être pilote de chasse). Gageons que la question fera l’objet du troisième opus à venir…
