L'histoire de la série :
Deux agents de terrains, Kevin Nivek et Debrah Faith, s’allient pour faire la lumière sur un mystère occulte et universel : l’existence des Stryges. Appelés anges, démons ou phénix au fil des âges, ces monstres ailés président à la destiné de l’humanité depuis toujours. Pourtant, l’un des hommes les plus puissants (et les plus vieux !) de la planète, Sandor G. Weltman, cherche à les vaincre. La clé de la vulnérabilité de ces créatures se trouverait dans le mythique grimoire de Vénoncius…
L'histoire :
Debrah et Chrys, tous deux des êtres hybrides humains-stryges, continuent leur recensement des créatures dans leur genre, à l’aide du fichier de feu Sandor Weltman. Leur objectif est de pouvoir organiser un grand débat quant à l’avenir de ces créatures ailées, dont le renouvellement de l’espèce est en grand danger : faut-il les aider à procréer ou au contraire les laisser disparaître définitivement de la surface de la Terre ? L’expérience de procréation artificielle, qui est en cours dans un bunker secret de l’ex-RDA, est en train de se mener à bien : la méthode de Weltman est donc efficiente ! Cependant, à peine Debrah et Chrys ont-ils contacté un couple de mauritaniens à la peau de lézard, qu’ils sont suivis de près par le monstre psychopathe Sinner (lui-même hybride, descendant de la bête du Gévaudan !). Sous l’impulsion d’Abeau et Cylinia, Sinner accomplit la démarche inverse : il retrouve un à un les mutants pour les éliminer. Le couple de mauritanien n’en réchappe pas, de la plus cruelle des manières. Pendant ce temps, resté dans le bunker, Kevin Nivek tombe sous l’influence psychique de la femelle Stryge. Il est profondément troublé par sa grossesse en captivité. Enfin, en marge de cela, grâce à une maladresse de Tom, Debrah s’aperçoit que leur expérience est espionnée par leur fidèle amie Jenny. Debrah demande à Tom de l’éliminer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
17 ans après le premier tome, la grande saga fantastique des Stryges commence à approcher de la fin (18 tomes sont prévus depuis le départ). En scénariste qui a de la bouteille, Corbeyran distille l’intrigue pour amener ses personnages vers le dénouement. Le scénario de ce tome 16 demeure dans une lignée proche du précédent : distrayant et correctement rythmé, mais il reste dans un registre pépère de série B, loin du souffle véritablement tripant de certains tomes. Notamment, on peine à saisir la direction des personnages, aux motivations soit floues, soit changeantes. Le héros Kevin Nivek n’est plus que l’ombre de lui-même (certes, il en a bien bavé, le pauvre). Quant à son alter-ego féminin Debrah, héritière d’une formidable puissance financière, scientifique et des gènes de Stryges, elle semble incertaine du vaste dessein qui devrait être le sien. Ses prises de décisions restent souvent énigmatiques et elle ne se transcende pas lorsqu’elle doit résoudre les problèmes – ce qu’on attend d’un leader héroïque. En atteste sa relation conflictuelle à deux balles avec Tom… ou son inexplicable prise de distance avec Nivek. Corbeyran cède encore à d’autres moment à la facilité : Jil pardonne trop facilement à Nivek ; et quid du mâle Stryge ? Heureusement, le dernier tiers de l’album sauve son intérêt : les choses s’accélèrent gravement et le cliffhanger choc en laissera plus d’un pantois. Richard Guérineau maintient quant à lui son dessin semi-réaliste à un fort bon niveau, avec des encrages soignés, complétés par une colorisation impeccable de Dimitri Fogolin.