L'histoire de la série :
Deux agents de terrains, Kevin Nivek et Debrah Faith, s’allient pour faire la lumière sur un mystère occulte et universel : l’existence des Stryges. Appelés anges, démons ou phénix au fil des âges, ces monstres ailés président à la destiné de l’humanité depuis toujours. Pourtant, l’un des hommes les plus puissants (et les plus vieux !) de la planète, Sandor G. Weltman, cherche à les vaincre. La clé de la vulnérabilité de ces créatures se trouverait dans le mythique grimoire de Vénoncius…
L'histoire :
En appuyant sur le détonateur de leurs bombes dans la grotte des Stryges, Debrah a déclenché l’apocalypse. L’effondrement de la grotte s’est en effet accompagné d’un mouvement tellurique de grande ampleur, d’une pluie de météorites... bref, l’apocalypse sur Terre. Dans ce déluge de pierres et de feu, l’humanité a été éradiquée à 99,9%. Pourtant, dans les décombres d’une ville en ruine, Carson est toujours vivant. Il s’est converti en une sorte de prédicateur qui tente de rallier à sa cause des bribes de survivants mutants et zombifiés. Il prône la reconstruction d’un monde forcément meilleur, mais propose que cela commence par le massacre organisé de 5 « imbéciles » : Nivek, Debrah, Tom, Chrys et Abeau. Car eux aussi ont survécu à l’apocalypse, et leur métabolisme génétiquement modifié par l’ADN strygien, aidé par un sérum, les a préservés des mutations. Ils recherchent le dernier-né des Stryges, car l’indice d’une plume leur a permis de déduire qu’il a survécu. Leurs investigations leur indiquent une piste du côté de Rio de Janeiro. Les voilà donc partis pour cette destination, à bord d’un camion à chenille, à travers des paysages décharnés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et voilà, c’est fini ! Débuté en 1997 et annoncé d’emblée en 18 tomes, Le chant des Stryges aura pleinement tenu ses promesses de tomaison. Une gageure pour les auteurs, qu’il convient de saluer pour leur persévérance, étant donné cet engagement lancé à une autre époque pour le 9ème art, un temps béni où Sfar et Trondheim prédisaient plus de 120 Donjon et où Tibet dessinait encore 2 Ric Hochet et un Chick Bill par an. Néanmoins, mis à part le dessin toujours sublime de Richard Guérineau, ce dernier opus n’est clairement pas le plus enthousiasmant de la série… avec un arrière-goût d’épisode de trop, nécessaire pour que le compte soit bon. Tout d’abord, il semblait impossible de continuer une quelconque intrigue après l’incroyable dernière case du tome 17 : la Terre explosait. De fait, l’entourloupe narrative consiste à oublier cette case et à repartir un micro-poil en aval, sur une apocalypse partielle. Or, gros coup de bol : nos héros Kévin, Debrah, Tom et Chrys, sont tous quatre encore en vie, alors même qu’ils se trouvaient au cœur de l’explosion de la grotte qui a déclenché l’apocalypse. Et puisqu’il faut bien nourrir l’action, leur ennemi Carson aussi a survécu. Les 54 planches de cet ultime épisode se déroulent donc entre palabres et road-trip au travers de paysages en ruine, sur une Terre décharnée et peuplée de rares rescapés humains mutants, comme il convient de faire dans le registre du post-apo. L’objectif est flou, les moyens dérisoires, les relations entre personnages artificiels, le souffle conspirateur et hégémonique mondial est retombé… bref, on n’y croit pas. Les amateurs de post-apo se rabattront effectivement sur le dessin de Guérineau, qui fait une nouvelle fois le job sans défaillir, et en nous abreuvant de jolis panoramas dantesque (dont trois pleines pages).