L'histoire :
Gévaudan, 1767 : les habitants de la région tendent un piège à la mystérieuse créature mi-homme mi-loup qui décime la population. Blessée, la bête hybride, qui n’est autre que le marquis d’Asnière, trouve refuge chez Abeau et Cylinia de Roquebrune. Alors que le frère et la sœur, eux-mêmes le fruit des amours d’une femme et d’une chimère, tentent désespérément de sauver le marquis, un émissaire du pape vient leur amener une missive avec la représentation d’un stryge. Sur le champ, Abeau et Cylinia partent pour le Vatican afin de s’entretenir avec le souverain pontife. Pendant ce temps, dans les bayous de Louisiane, Donessa, sorcière vaudou et compagne du baron d’Holbach, implore les esprits pour soigner les malades. Cette pratique ésotérique n’est pas du goût du baron. Lasse des sauts d’humeur de son compagnon, la belle sorcière lui demande des explications sur ce qui le tourmente. Il lui confie alors qu’avant de quitter la Sicile, il a appris que Cylinia était enceinte de lui. Par le biais de cet enfant, la jeune femme exerce un odieux chantage : en échange de sa progéniture, Cylinia lui réclame la pierre qui permettrait de résister au chant des stryges…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel album est le quatrième opus d’une des nombreuses déclinaisons de la saga Le chant des stryges. Cet arc-ci se déroule à l’époque des Lumières (on précise pour ceux qui n’en sont pas : le XVIIIème siècle). Il n’est pas indispensable d’avoir lu les autres séries pour comprendre l’histoire mais le lecteur familier de cet univers retrouvera un socle commun, des personnages récurrents à travers les siècles et parfois même une intrigue assez similaire : l’hybridation étant le seul moyen de survie entre les siècles pour les stryges (et les séries ?). Dans ce nouveau volume, les révélations vont bon train et rythment le récit de manière soutenue. Les liens qui unissent les différents protagonistes sont habilement composés par Eric Corbeyran, qui excelle dans cet art : après un troisième volume un peu poussif, il redonne du souffle à cette histoire. Cylinia s’avère être une manipulatrice vicieuse qui ne recule devant rien pour récupérer la pierre responsable de la stérilité des stryges. Abeau est quant à lui totalement inexistant. Le baron d’Holbach (alias Sandor G Weltman), jusqu’à présent insaisissable, apparaît comme un humaniste qui a définitivement choisi de casser le pacte qui l’unissait avec les créatures de l’ombre. Enfin, Donessa est une nouvelle figure, qui aura un rôle déterminant dans le destin d’Holbach. Le dessin classique et consensuel de Michel Suro donne une certaine cohérence entre les différentes séries strygiennes et les couleurs désormais confiées à Dimitri Fogolin sont en parfaite harmonie avec celles de son prédécesseur.