L'histoire :
L’arche 1 est de retour dans le système solaire, après 23 ans d’exil supraluminique à travers le cosmos… soit 25 000 ans à la surface de la Terre. A bord du vaisseau, l’intelligence artificielle réactive l’unique passager survivant de cet exode dans le poste de pilotage. Tous les autres passagers sont morts, de différentes causes. Il est ensuqué, mais calme, blasé par sa condition solitaire. Il commence par nager un peu dans une machine, pour se remettre les idées en place. Puis il se coupe les cheveux et se rase. Il tient à être présentable pour son retour sur Terre, au cas où une rencontre miraculeuse avec une espèce survivante à la tempête solaire cataclysmique de jadis puisse se produire. L’IA lui dresse le topo, catastrophique. Le soleil a perdu près de 5 % de sa masse, ce qui a décalé les orbites des planètes. La température moyenne terrestre est désormais de -14°. Aucune trace de vie à la surface. Les océans ont disparu, la planète n’est plus qu’une masse noire de roches. Le jeune homme a des larmes qui lui montent aux yeux. Soudain, l’IA signale qu’un signal vidéo est émis depuis la Terre ! Il regarde la vidéo et reste abasourdi par ce message envoyé par une forme d’humanité effectivement survivante… mais pour le moins surprenante !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est un thème classique de la science-fiction, que le romancier chinois Liu Cixin a mis en place dans cette nouvelle adaptée ici en BD par son compatriote Liu Wei. Face à l’apocalypse, l’humanité a envoyé une mission dans le cosmos, en charge de la préserver ailleurs – ou plus tard… Et c’est au retour sur Terre, 25 000 ans après (durée terrestre) que nous assistons. Ce classique se démarque alors par le résultat découvert après cet exil par l’unique humain survivant. Nous éviterons de le révéler dans cette chronique, car la forme surprenante de vie humaine qui persiste fait tout le sel de l’ouvrage. Et non, bande de petits malins qui croyez avoir deviné, ce n’est pas une vie robotique ou numérique : c’est bel et bien une conservation organique et vivante ! (ho ho ho) Le concept de survie imaginé par Liu Cixin confirme le génie de cet auteur. Pour autant, la narration de Liu Wei est un peu plate et itérative… La surprise de la forme d’humanité survivante est faite en p.22, juste après la traditionnelle case ultra-panoramique sur 3 planches (le concept de la collection)… et le récit délaye globalement la sauce, sans plus aucune surprise ni suspens jusqu’à la p.75, à force de flashbacks, d’introspections, de papotages analytiques. En somme, l’idée conceptuelle est intéressante, mais son adaptation trop rude pour ne pas être laborieuse.