L'histoire :
Un jour de septembre 1872. Germain Nouveau déambule dans les rues de Paris. Il s'arrête quelques secondes devant la devanture d'une librairie, histoire de voir les livres exposés. À l'étage, il se fait alpaguer par une femme de petite vertu, qui lui propose ses services charnels. Mais il préfère poursuivre son chemin. Il fait route vers un bistrot où il retrouve Paul Cézanne. Il s'assoit et prend une absinthe en compagnie d'autres artistes. Cézanne le présente comme un poète venu du Sud pour faire ses armes dans la Capitale. Très vite, la conversation tourne autour de Verlaine qui a quitté Paris avec Arthur Rimbaud. Il a planté femme et enfant pour faire une virée avec le jeune poète. Après une halte bruxelloise, Arthur Rimbaud et Paul Verlaine posent le pied en Angleterre. Ils continuent leur escapade en train, direction de Londres ! Leur petite halte à Douvres ne les enchantent pas des masses, préférant l'effervescence bruxelloise. Le jeune Arthur déclame des vers à tire-larigot et se confie auprès de son ami sur les visions qui l'habitent. Il les attrapent au vol et s'échine à les dompter avec les mots. Désormais, ce sont les mots qui semblent précéder ses visions. Paul parle de sa façon de polir les mots, de fouiller au plus profond de son âme et de la folie qui le gagne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Baudelaire, décrypté par Yslaire, dans l'excellent Mademoiselle Baudelaire, paru aux Éditions Dupuis, d'autres poètes et pas des moindres, répondent à l'appel dans Les illuminés : Arthur Rimbaud, le petit Mozart du vers et du verbe, tourmenté comme jamais ; Paul Verlaine, le romantique dans toute sa puissance, torturé entre une vie de débauche et une vie installée de famille. Le grand écart facial digne de JCVD qui blesse nos cœurs d'une langueur monotone. Et puis l'amour vient frapper à leurs portes. Ils deviennent amants dans un parcours chaotique, avec des coups de sang, des coups de feu, des coups de... Au milieu de tout ça, un troisième partenaire de débauche s'invite au souper. Entre 1872 et 1877, ces trois lascars des mots se cherchent, se détestent, se fuient, se retrouvent s'enivrent jusqu'à plus soif... c'est là que naissent les Illuminations de Rimbaud. Une pépite de la poésie ! Sachant que cet auteur fut une véritable comète qui a publié jusqu'à ses 21 ans, avant de partir dans des trips en Abyssinie, notamment. Saluons le travail de Laurent-Frédéric Bollée (qui délaisse ici ses genres de prédilection comme le thriller) qui livre ici sûrement l'un de ses scénarios les plus aboutis, avec La Bombe. Il capte l'essence, la quintessence même de ces destins d'artistes maudits. Il explore la passion dévorante de l'écriture de ces monstres sacrés qui se brûlent les ailes, les doigts avant de se consumer à petit feu. Au fil des pages, cet album explore les relations tumultueuses entre ces poètes et leurs quêtes personnelles d'identité, d'inspiration et de vérité. Leurs parcours se croisent, se séparent, se rejoignent à nouveau développant leurs influences réciproques et façonnant leurs œuvres. Les dessins de Dytar capturent l'atmosphère de cette époque, mêlant la bohème artistique et les excès de la vie nocturne. Les Illuminés offre un aperçu fascinant de la vie de ces poètes maudits, de leurs passions et de leurs tourments, tout en soulignant leur impact durable sur la littérature française. Plongez-vous dans cet hommage à leur héritage poétique révolutionnaire qui a apporté la lumière dans nos esprits
