L'histoire :
Anna Kowalski a fui la Pologne, son pays, pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a été recueillie en France par une cheffe d’orchestre violoniste. Devenue pianiste, elle revient dans son pays natal pour se produire dans le théâtre de son enfance, là où sa vie a basculé. En revenant ici, elle espère retrouver son frère Dorian. Ils ont été séparés 16 ans plus tôt, un soir où ils ont été pris en chasse par un soldat Allemand. Ils se sont perdus pour lui échapper. Depuis lors, elle le cherche. Et même si elle n’en a pas la certitude, elle a l'intuition, elle sait qu’il est toujours vivant, quelque part. Toutes ces années, elle a continué de lui écrire et n’a jamais cessé de l’attendre. Quand l’opportunité se présente de jouer en Pologne, elle s’imagine retrouver son frère. Elle jouera pour lui, ce poème qu’elle a écrit, « Les notes rouges ». Elle est resté en contact avec Andrej qui jouait du piano à l’orphelinat. C’est lui qui dépose ses lettres auprès de leur arbre, celui où ils aimaient se retrouver petit. Là où Dorian viendra la retrouver...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Autrice engagée et complète, Nadia Nakhlé met en images des projets poétiques. Son album Les oiseaux ne se retournent pas (chez Delcourt, 2020) racontait l’histoire d’Amel, qui a fui son pays en guerre. Il a été depuis été adapté en teaser d’animation. Les notes rouges retrace la vie d’Anna, une jeune pianiste qui cherche son frère disparu un soir pendant la seconde guerre mondiale. On retrouve ce qui devient sa griffe, à savoir un graphisme obscur et un scénario grave. Des choix graphiques différents permettent ici de distinguer le passé du présent. Dans cet album, le visuel est clairement mis en avant avec un dessin aux couleurs sombres parsemé sur quelques pages d’une touche de rouge. Le choix d’un découpage en chapitres et des partitions musicales agrémentent la lecture. On notera la beauté du livre et l’élégance du petit lacet rouge et soyeux en guise de marque-page (qui rappelle le petit ruban qu’elle portait enfant dans ses cheveux). Son récit est délicat, à la fois sombre et beau, très poétique. L’adage « l’espoir fait vivre » prend ici tout son sens.