L'histoire :
Raymond Orloff, député maire sans étiquette de la paisible commune des Bombinettes, anime un conseil municipal houleux. Face à ses adjoints, il défend son projet de gare TGV, alors qu’il n’y a pas de voie ferrée à moins de 70km du village. En faisant venir les trains jusqu’aux Bombinettes, le maire est persuadé que les exportations de bouteilles de Bombinou vont abreuver la planète entière. Les conseillers municipaux ont quant à eux d’autres préoccupations que les élucubrations grotesques de leur maire. En effet, le mystère du vol des lettres des enseignes des commerces du village n’est toujours pas résolu. D’autre part, le sex-shop ambulant d’Amandine vient troubler la quiétude du marché hebdomadaire et chagrine les âmes pudibondes de cette bourgade bien respectable. Après quelques réponses expéditives aux questions de son équipe municipale, Raymond Orloff retrouve Nobel dans son bar pour lui faire part de ses doutes sur le suspect des actes malveillants qui touchent les commerçants des Bombinettes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Amandine, la belle et jeune marchande ambulante de sex-toys, a su séduire le père Dodu (alias Raymond Orloff) et se faire une petite place sur la foire des Bombinettes, malgré les préjugés que pouvaient avoir certains villageois. Persuadé que son charme rural opère, le maire espère pouvoir conclure avec la charmante commerçante. Le temps passant et ne voyant rien venir, blessé dans son ego, ses sentiments changent et la bêtise devient mauvaise conseillère. Dans une ambiance à la Clochemerle, Turf centre essentiellement le second volume de ce diptyque sur Raymond Orloff, maire moustachu, ventru, coiffé d’un chapeau melon et quelque peu mégalomane – qui n’est pas sans rappeler un certain maire à Champignac. Haut en couleur et en ânerie, il rivalise d’imagination pour disculper son ami Nobel suspecté du vol des lettres des enseignes des commerces des Bombinettes. Amandine, quant à elle, est attachée à servir au mieux ses clients : elle vend des godemichés comme elle aurait pu proposer des chaussures. En repoussant les avances d’Orloff, elle est loin d’imaginer ses intentions malveillantes… Encore une fois la magie des personnages de Turf opère : cette délicieuse galerie de portraits est à la fois drôle, burlesque, attachante, légère et parfois absurde. En dépit d’un titre suggestif, ne vous attendez pas à des gauloiseries : cet univers cocasse déborde au contraire de poésie. Le dessin de Turf est toujours aussi délicat, fin, fantaisiste et abouti, avec une mise en couleur bien contrastée.
