L'histoire :
Un combat de robots géants se déroule au beau milieu d’une mégapole terrienne. La bataille fait des milliers de morts et laisse derrière elle une ville ravagée. Les dégâts sont d’autant plus importants que les nombreux « meka » endommagés se sont tous autodétruits en créant de monstrueux cratères béants. A bord de l’un deux, un pilote – le lieutenant Enrique Llamas – et une mécanicienne – le caporal Ninia Onoo – ont réussi à annuler la procédure d’autodestruction et sont parvenus tant bien que mal à s’extirper de leur colossale machine. Ils se retrouvent donc en milieu hostile, à traverser avec d’infinies précautions les décombres de ce qui leur a servi peu avant de champ de bataille. Alors qu’ils doivent abattre un homme à l’agonie, ils prennent la mesure des conséquences de leur guerre sur la population terrienne. C’est alors qu’un groupe de survivants leur tombe dessus, assoiffé de vengeance. L’un a vu ses enfants écrasés par un pas de meka, l’autre sa famille pulvérisée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le premier tome, Inside, deux soldats du futur nous faisaient vivre un combat titanesque depuis l’intérieur d’un robot, puis tentaient désespérément d’en sortir. Dans ce second et dernier épisode, Outside, nos deux héros se frottent aux conséquences de la bataille qu’ils ont menée. Les scènes de combats dantesques laissent donc place à l’exposition du désastre matériel et humain qui en a découlé, de facon toute aussi saisissante. Moins contemplative que la première partie, cette suite est l’occasion pour Jean-David Morvan de révéler la contradiction entre la nécessité de faire parfois la guerre et ses conséquences impardonnables. Certes, cela est un tantinet moralisateur et parfois un peu extravagant : après avoir été à moitié lynchés, les héros sympathisent un peu vite avec leurs bourreaux, à l’assaut d’une nouvelle cause. Mais Jean-David Morvan a le mérite d’aller jusqu’au bout de son histoire sans jamais céder à la facilité. Le dessin de Bengal (Benoît de Ravel) conserve la même ligne graphique inspirée des mangas que sur le premier tome. Le mouvement s’accompagne de hachures et de points de vue « savamment » mal cadrés, un peu à l’image de ce que font les réalisateurs de cinéma lorsqu’ils utilisent des caméras en vue subjective. C’est surprenant, rapidement exécuté, mais drôlement efficace ! Cette histoire n’avait pas de début, et se termine pareillement, sans avoir de fin, en route vers un énième combat éternel…que nous ne suivrons pas.
