L'histoire :
L'étrange ossuaire découvert sous la plus grande tour de Metropolis est l'objet de toute l'attention des autorités. Le commissaire Lohmann a été désigné par les autorités franco-allemandes du Directoire pour tenter de comprendre le lien entre cette découverte et l'attentat sanglant commis sur la place centrale de la ville. Les extrémistes pangermanistes des Loups Noirs semblent des coupables trop évidents. Gabriel Faune a la lourde responsabilité d'exercer une forme de surveillance sur l'enquêteur, certes brillant, mais dont la fragilité mentale et le potentiel de violence sont connus. A mesure que les recherches progressent, Gabriel sent que le lien unique qui le lie à Metropolis s'affaiblit. Le ressenti très particulier qu'il avait avec les entrailles même de la ville qui l'a adopté le jour de sa fondation reste impressionnant, mais cela ne lui suffit pas pour comprendre ce qui se trame. La ville semble se transformer sans que ses habitants s'en rendent compte, tandis qu'il se sent lui-même déstabilisé par les personnes qu'il rencontre. Le docteur Freud, psychiatre renommé, veut l'aider. La très belle Loulou, petite amie de Lohmann, le trouble profondément. Les évènements de cette année 1934 semblent annoncer une forme de révolution qui prend naissance dans la ville elle-même...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la droite ligne de son premier épisode, ce deuxième volume de l'uchronie signée Serge Lehman et Stéphane De Caneva captive le lecteur par la qualité de sa mise en scène et la force de son intrigue principale. En multipliant les dimensions des mésaventures de ses personnages, le scénariste donne par ailleurs une vraie force aux défis vécus par Gabriel Faune. Son destin personnel et le pouvoir qui le lie à la ville, le formidable enjeu historique de l'union franco-allemande, sans oublier ses sentiments pour la séduisante Loulou, tout concourt à compatir au sort du jeune homme. Le travail au format comics, avec ses 4 épisodes par album et un nombre de pages imposant pour un cycle complet, plaide aussi en faveur de la création d'atmosphères et d'ambiances, particulièrement réussies. Le travail avec le coloriste Dimitris Martinos y contribue grandement, le style visuel de cette série étant réellement reconnaissable. Lehmann mélange habilement les références aux personnages de l'époque, repositionnés dans une réalité différente (Churchill est en retraite et... Hitler est peintre). Cela ajoute également quelque clins d'œil respectueux aux grands classiques, le plus évident étant celui à l'Objectif Lune de Tintin en page 84. Mais malgré ces multiples hommages, Metropolis est avant tout un excellent polar, qui se lit d'une traite et s'avère aussi accrocheur qu'une série télé bien foutue. A suivre dans deux tomes prévus en 2015.