L'histoire :
Michel revient, toujours plein de conseils félins. Engaillardi par le succès de son premier opus et du courrier de fans qui lui parvient de toute la France, il chausse à nouveau ses lunettes carrées, s’attable à son bureau et propose un nouveau manuel destiné à ses congénères. C’est un bouleversement majeur qui fait cette fois l’objet de ses réflexions : lui et ses parents déménagent à la campagne… Ce citadin caractérisé déborde d’abord d’excitation pour cette expérience tout à fait rocambolesque qui se profile, et qui sied parfaitement à ses idées rousseauistes : retour à l’état sauvage ! « Laissez la paperasse aux bureaucrates ! » Vêtu de ses bottes en caoutchouc, de son polo et de son chapeau, il part à l’aventure… et découvre rapidement que la nature est un univers affreusement hostile : les « trucs qui piquent », les « intempéries », les « tueurs de chat » ne sont des exemples parmi d’autres, des terribles dangers qu’il va devoir affronter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Résolument cyniques, les chats sont des personnages privilégiés d’œuvres à l’humour sarcastique. Dormeurs invétérés, ingrats compagnons, animaux caractériels et arrogants, ils donnent parfaitement chair aux discours persifleurs de certains auteurs. On pense bien sûr aux héros de Geluck ou Jim Davis. Celui de Leslie Plée reste, de manière assez décevante, ancré dans une naïveté très enfantine. On comprend l’intention d’en faire une sorte de bobo d’appartement aux habitudes confortables, complètement décalé au sein du monde rural, mais le ton se révèle trop mignonnet pour qu’on puisse en rire franchement. Michel est ultrasensible, a souvent les larmes aux yeux, évolue dans un décor de feuilles et de fleurs turquoises informatiquement léchées, parle de « pipi » et de « patounes », bref, il s’inscrit dans un monde éminemment « girly ». Certains y trouveront leur compte et souriront aux aventures de ce « chacha à sa maman » qui s’effraie de tout et peine à s’acclimater à un monde contre lequel il n’a pas les armes pour se protéger. A la manière d’un ado qui change de collège, Michel nous raconte ses turpitudes, ses rencontres aussi réconfortantes qu’inamicales, sa fugue… D’autres se plairont à y voir un coup de griffe amical à ces néo-ruraux venus fuir les affres de la ville, pouvant se révéler dans un cadre étranger aussi ridicules que détestables. Nous, on reste un peu perplexe.