L'histoire :
Mono, un petit garçon, a pour grand ami Lobo, un gentil loup filiforme. Tous deux aiment se retrouver pour faire les foufous dans la nature. Notamment, ils cherchent des champignons, pour y dénicher des nains (parce que c’est trop marrant de les tirer par le bonnet, les nains). Alors qu’ils se lancent dans cette joviale activité, ils s’aperçoivent que les maisons des nains ont toutes été ravagées, visiblement croquées par une bestiole à l’appétit inouï. Ils suspectent alors qu’il s’agit d’un lapin géant. Quand ils en aperçoivent un, ils lui flanquent une poursuite. Le lapin les attire dans un terrier, dans lequel Mono et Lobo se perdent un peu. Ils chutent, combattent des racines lassos embêtantes, et sont finalement sauvés par le lapin. Plutôt sympa, ce dernier les conduit vers la sortie en récusant les accusations portées à son encontre. De retour à l’extérieur, Mono et Lobo jouent un temps au ballon avec la carapace d’une pauvre tortue (qui n’avait rien demandé). Puis ils sont soudainement assaillis par une horde innombrable de souris-rivière ! Ils fuient à toutes jambes, espérant leur échapper en sautant vers un autre décor…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà un objet qui fera des œillades aux amateurs d’expériences nouvelles en matière d’art séquentiel. Réservé à la jeunesse, Mono et Lobo n’est pas une bande dessinée, au sens strict du terme : il n’y a pas de case, il n’y a même pas de page ! Ah… ça vous en bouche un coin, hein ! Vous allez comprendre. En fait, à l’intérieur de la couverture cartonnée, se trouve deux posters pliés en 8, imprimés recto-verso (soit l’équivalent de 2x2x8=32 planches), sur lequel le lecteur peut suivre le cheminement champêtre d’un loup sympa et d’un petit garçon, en une seule continuité de décor ! Autant dire qu’il vaut mieux éviter de le lire dans le métro… Si vous avez la place (et le courage) de vous livrer au dépliage, c’est amusant de voir que c’est plutôt bien fichu, même si ça ne raconte pas grand-chose. Au sein d’un chemin labyrinthique (comme chez Ikéa), les deux personnages jouent, font des rencontres, sautent d’un recto au verso, se séparent en deux fils narratifs distincts, pour mieux se retrouver un peu plus loin… Au passage, ça rappelle qu’avant les GPS, il existait des machins utilisant ce principe, on appelait ça des « cartes routières ». Accompagné par Lola Moral pour la couleur, Sergio Garcia n’en est pas à ses premiers coups en matière d’expérimentations séquentielles. Membre éminent de l’OuBaPo (pour Ouvroir de Bande dessinée Potentielle, qui pourrait se résumer à « centre de réflexions sur le medium BD »), il emploie de nouveau son dessin très « Trondheimien », c'est-à-dire simple, guilleret, poétique et super lisible. Une expérience plutôt fun, à défaut d’être pratique !