L'histoire :
Dans un futur proche, l’homme a enfin conquis la planète Mars. La première équipe de colons terriens multiplie les repérages et les expéditions à bord de leur rover. Or, durant l’exploration d’une curieuse faille, le lieutenant japonais Sakurako touche un étonnant cristal dans lequel il a cru distinguer une forme… et il est aussitôt assailli par des volutes noires, comme une substance qui prend possession de son corps. Quelques semaines plus tard, lorsque la mission martienne revient sur Terre, les scientifiques pensent qu’il a contracté une infection. Parmi les directeurs de la mission, se trouve le père de Yuko, une collégienne plutôt extravertie et bien dans sa peau. Avec son groupe de musique, elle prépare activement un concert rock. C’est alors qu’une de ses camarades repère une marque étrange dans son cou, en forme d’éclair. Yuko ne l’avait jamais remarquée. Il lui semble tout à coup entrer en contact avec un papy bizarre, qui a une corne au milieu du front et qui l’avertit qu’elle a été choisie et qu’elle porte la « marque du héros ». Le soir même, lors de la réception donnée pour le retour des colons de Mars, elle est la seule à voir l’ombre noire qui s’échappe du corps du lieutenant Sakurako, lorsque celui-ci fait un malaise. Mais c’est un orage et un tremblement de terre qui, dès le lendemain, vont lui révéler le pouvoir de maîtriser l’électricité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque les créateurs des Légendaires (Patrick Sobral) et de la Rose écarlate (Patricia Lyfoung) s’associent pour débuter une nouvelle série, on est en droit d’attendre de l’intrigue archi pré-formatée pour le jeune public, enveloppée de culture manga. Bingo ! Voilà Mythics, série-concept d’obédience fantastique, qui propose de débuter carrément par 6 tomes (exposés en 4ème de couv’). Chacun présentera un jeune super-héros issu d’un pays différent, devenu héritier des supers-pouvoir d’un héros antique. Et 6 dessinateurs différents se chargent d’assurer un rythme de publication relativement dense (le tome 2 est déjà annoncé pour juin, avec Alice Picard aux crayons). Et pour mettre la série sur de bons rails, c’est la mangaka française Jenny qui ouvre le bal, dont on a pu apprécier le trait abouti dans les Premières missions de la Rose écarlate (entre autre). Le scénario étant quant à lui assuré par Philippe Ogaki (compagnon de Patricia Lyfoung), qu’on apprécie plutôt d’ordinaire pour la qualité de ses décors futuristes… Effectivement, la mise en place de la petite japonaise Yuko (pas Tsuno) enfile ses gros sabots… et pas franchement la voie de la cohérence narrative. Jugez-en par ce pitch en une phrase : une entité martienne est rapatriée sur Terre, s’empare de la jeune héroïne (mais pourquoi ELLE ?) pour lui conférer des pouvoirs électriques, hérités d’une sorte de démon cornu de l’antiquité, qui lui confie la mission de lutter contre « le mal », qui a l’apparence d’un méchant hokai vert, cornu (lui aussi) et virevoltant, lui-même maître d’une météo abominable… Houla houla houla, ça ne part un peu dans tous les sens en mastiquant du cliché, ça ? Ha bah si. Et a priori c’est normal. M’enfin, si les créateurs de la Rose écarlate et des Légendaires, deux gros cartons de l’édition jeunesse, le font, c’est sans doute parce que ça va plaire. Et qu’on n’est trop pas dans la cible pour apprécier. A voir…