L'histoire :
La troupe a rencontré le pape Clément, lui aussi zombifié, mais qui a réussi à dépasser le stade des pulsions carnivores. Ce dernier n'a pas pu donner d'indication à Manco sur le lieu où trouver la source de jouvence. Le départ d'Avignon s'organise alors pour atteindre l'empire Han, la traversée du continent vers l'est peut commencer. La troupe progresse depuis de longs mois lorsqu'elle se fait piéger par des morts cachés sous la neige. C'est l'intervention d'un groupe d'hommes armés de massues et prodigieusement efficaces au combat qui va les sauver. La soirée s'organise alors autour du père Iguman Alexeï et ses hommes, dans leur monastère. Alors qu'ils assistent à l'étrange coutume qui veut qu'un jeune moine blessé passe deux jours de félicité dans une pièce peuplée de femmes avant d'être décapité, Manco se questionne sur son propre passé. L'extermination du peuple Lakota, son manque d'affection envers la belle Occlo qui a pourtant porté le seul enfant de la troupe... Il faudra encore de nombreuses rencontres et l'approche du territoire des Han, pour que le prince guerrier comprenne un des enjeux de son voyage. Et découvre une à une la puissance des autres empires de par le monde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La folie guerrière et sexuelle qui caractérise le monde décrit par Darko Macan traverse dans ce nouvel épisode l'Europe centrale pour aboutir aux pieds de la muraille de Chine. Les affrontements face aux troupes des morts-vivants alternent avec les rivalités internes à la troupe, et prennent un nouveau développement lorsque les inkas rencontrent les han. La présence mystérieuse du père Swift, personnage sombre et sacrificiel, permet aux auteurs une voix off qui questionne et approfondit. Une sorte de raison obscure dans un monde sans morale et sans aucune loi. Il faut apprécier à la fois le style gore et virtuose d'Igor Kordey et les scènes de violence ou de sexe sans but qu'aligne le scénariste, pour s'immerger dans cette saga en forme de délire visuel et uchronique. Un ras-le-bol visuel est possible pour le lecteur habitué aux pages léchées des productions mainstream. On est dans le débordement et l'excès, au croisement du gore, de l'heroïc-fantasy et de l'Histoire réinventée. La logique manque sciemment, la quête en elle-même et les rencontres qu'elle occasionne semblent suffisants aux deux auteurs pour s'exprimer. En cela, cette aventure en quatre tomes pourra plaire aux lecteurs sensibles aux tableaux guerriers. Les moins warriors n'auront de toute façon pas tenu jusqu'ici.
