L'histoire :
Alors qu’il se bat furieusement avec son chat zombi revenu d’entre les morts, Alex passe littéralement à travers un miroir… et se retrouve plongé dans un univers parallèle cauchemardesque. Et pour cause : Obscurcia est le monde des cauchemars, habité par des créatures démentes et des monstres géants répugnants qui se nourrissent des « oubles », c’est-à-dire des objets-souvenirs abandonnés ici par les rêveurs de passage. Alex veut retrouver sa petite sœur Nina, qui est a priori prisonnière de ce lieu maudit et imprévisible. Mais sa seule ressource est son chat Croquette… or dans ce monde, ce chat existe sous l’apparence d’une jeune femme appelée Laecia… et celle-ci a été transpercée par un monstre. Pire : un doudou psychopathe en forme de pierrot lunaire est actuellement en train de disséquer une jambe de Laecia sur une table d’opération, pour pouvoir la greffer à son maître, Bidibidou, le cruel chef des doudous. Plein d’autres doudous viennent alors en aide à Alex, pour le tirer des griffes de Bidibidou et de ses robots tueurs. En contrepartie, Alex leur retire les fils cousus sur leurs bouches, pour les libérer. Et sur leur conseil, il demande à rencontrer le seul qui pourra l’aider : papa singe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome immergeait le jeune héros de manière aussi surprenante que dynamique dans le monde parallèle des cauchemars, Obscurcia. La promesse d’une quête initiatique, de la réalisation d’une prophétie libératoire de doudous, rapprochait dès lors cette histoire des habituelles sagas d’heroïc-fantasy… mais plutôt pour (young) adultes, pour des raisons de profusion d’hémoglobine. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le scénariste David Boriau n’en révélait pas trop sur la mécanique de cet univers, se contentant d’empiler des circonstances surprenantes et hors sentiers battus. En garde-t-il sous le pied pour plus tard, ou bien cette histoire est-elle écrite au fur et à mesure, sans trop savoir par avance où elle va atterrir ? – à l’instar des aventures oniriques que l’on fait chaque nuit (ou façon série TV Lost, ou série BD Seuls). N’attendez pas d’en apprendre beaucoup plus avec ce tome 2. Boriau englue cette fois un peu plus son jeune héros dans les affres imprévisibles et toutefois très rythmées des cauchemars. On rebondit d’épisodes flippants en épisodes flippants, avec la surprise et le déchainement de bastons pour seules constances. Le rythme est garanti par le découpage très cinématographique et le dessin de Steven Dhondt – sans oublier les couleurs pêchues de Yoann Guillo ! Mais à l’instar du lecteur, le héros ne parvient pas à comprendre ce qu’il lui arrive ou à s’en sortir… ce qui correspond exactement au flou narratif que l’on subit lorsqu’on rêve. Pour le coup, le résultat colle donc à l’intention ; mais pour le troisième et dernier tome à venir, y’a intérêt à remettre un peu d'ordre dans ce joli bazar !