L'histoire :
Dans l’Angleterre victorienne, un miséreux dépose une femme enceinte, plutôt mal en point, à la porte d’un hospice londonien. A peine recueillie, la pauvre femme met au monde un bébé et trépasse. La religieuse le baptise Oliver Twist et le confie aux « bons soins » de la vieille Mamm, à la campagne. Cette dernière l’entasse littéralement avec les autres orphelins, pour toute la durée de son enfance. La règle est simple : pour survivre, il faut être fort ; les plus faibles n’ont pas leur place en ce bas monde. A l’âge de neuf ans, Monsieur Bumble ramène Oliver dans un orphelinat de la capitale. Au départ, Oliver est ravi de quitter cette vieille folle tyrannique. Mais à l’arrivée, c’est pire que la pire des prisons : ses congénères lui font la vie dure et les quelques signes de résistance qu’il ose montrer lui valent de passer le plus clair de son temps au cachot. Oliver évite alors de justesse d’être placé chez un ramoneur réputé pour tuer les orphelins dans les cheminées. Impatient de se débarrasser de cette mauvaise graine, Bumble le confie à Monsieur Sowerberry, un croque-mort. Mais là encore, les conditions de vie sont atroces…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la lignée de la collection Ex-libris, qui vise à adapter en bandes dessinées des œuvres incontournables d’écrivains non moins célèbres, voici une nouvelle version d’Oliver Twist de Charles Dickens, prévue pour couvrir trois tomes. Tout le monde connait plus ou moins les grandes lignes de cette œuvre majeure de la littérature anglo-saxonne : elle dépeint les conditions de vie abominables des enfants désœuvrés de la classe ouvrière, sous le régime victorien. Si vous n’avez pas lu le roman, cette BD vous est fortement conseillée : l’adaptation scénarisée par Loïc Dauvillier reste très fidèle au récit original. Evidemment, la lecture du résumé ci-dessus ne donne pas forcément envie de plonger en sa compagnie dans les bas-fonds du fond du fond de la misère sociale de chez misère sociale (sic). En effet, Oliver nait orphelin dans le dénuement le plus total et son enfance va ensuite de mal en pis. C’est bien simple : une enfance plus horrible semble structurellement impossible ! Heureusement à travers son trait « bon enfant », le dessinateur Olivier Deloye insuffle une lueur d’optimisme inaltérable au jeune héros. Son style graphique moderne paraît parfois gribouillé, relativement « simple », mais il est très lisible et parfaitement maitrisé. En outre, la colorisation tout en retenues du couple Isabelle Merlet et Jean-Jacques Rouger, est exemplaire, parfaitement adaptée à l’ambiance. Une réussite !