L'histoire :
La Terre n’est plus peuplée que de 500 millions d’habitants, qui vivent cachés sous abri dans des villes transformées en bunkers. 25 ans plus tôt, la grande invasion a eu lieu, provoquant en quelques semaines plus d’un milliard de morts. Les 17 premiers S-Cats apparus en divers endroits du globe ont pris possession de la planète avant qu’une réaction efficace puisse se mettre en place. Etres monstrueux à moitié biologiques, surgissant des sables ou des glaces polaires, ils ont purement et simplement tenté d’éliminer l’espèce qui peuplait la planète où ils avaient décidé de s’installer. La riposte des hommes a pris la forme de nouvelles armes de guerre à la dimension de la menace. Des robots gigantesques ont été confiés à des pilotes triés sur le volet, dirigeant de l’intérieur leurs machines en connectant dessus leurs propres cerveaux. Or pour cela, il faut une compatibilité génétique rarissime avec le cœur biologique des Robot Units. Les récentes pertes au combat mettent les autorités devant un choix qu’ils auraient voulu ne jamais avoir à faire : recourir à la black list. Un groupe d’hommes à la compatibilité génétique exceptionnelle, des pilotes potentiellement prodigieux, mais qui ont tous un passé criminel terrifiant. Quelques jours plus tard, Becky Lanegan entre dans le quartier de haute sécurité de la prison de Zemrude, pour y chercher Angel Fernandez. Tueur psychotique de quatorze femmes, âgé seulement de 25 ans, c’est à lui qu’il va falloir confier la récupération du RU07, autrement appelé Peacemaker.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier volume de ce triptyque SF inattendu est tout simplement bluffant. Une entrée en matière ultra cinématographique, avec le survol des dégâts sur le Robot Unit 07, nous met dans l’ambiance comme l’épisode pilote d’une série télé réussie. Une dizaine de pages qui plantent l’ampleur de la menace, et le caractère bien trempé de Becky, l’héroïne. Cet épisode qui s’étend sur plus de 140 pages se permet une narration sans ellipse lorsque cela rend le suspense plus fort. Un grand luxe que le scénariste Luca Blengino utilise avec brio, ajoutant petit à petit des séquences qui approfondissent le contexte de cette Terre dévastée de l’an 2100. L’arrivée en scène des cinq pilotes tous plus dangereux les uns que les autres est également un régal de construction, jamais répétitif, utilisant habilement le flashback sans le systématiser. C’est la culture comics qui prend le dessus sur le format franco belge, provoquant une immersion très efficace. L’association de Blengino avec le jeune dessinateur Nesskain apporte un visuel ultra nerveux aux scènes de combat, parsemées de couleurs vives et contrastées, lorsque les structures des machines se percutent et se tordent. Les parti-pris visuels du dessinateur sont forts et donnent une pêche unique à ces planches, qui se dévorent littéralement. Une excellente entrée en matière, violente et pleine de tension, qui place la barre très haut pour la suite...
