L'histoire :
Naufragé depuis près de 25 ans sur une île tropicale déserte, Robinson Crusoé a du s’organiser et rétablir en solitaire les bases de sa civilisation pour ne pas devenir fou. Il s’est bâti une maison dans une grotte, protégée par une haute palissade, il récolte le fruit de ses plantations et exploite un petit élevage de chèvres. Il lui est arrivé également d’observer, de loin, des pirogues indigènes faire halte sur son île. Robinson s’est alors aperçu avec répulsion que ces sauvages étaient cannibales ! Un beau jour, il ne peut s’empêcher d’intervenir, à l’aide de ses armes à feu, et de tuer deux indigènes pour en sauver un troisième. Tandis que les sauvage s’enfuient, ce dernier se met à vénérer Robinson comme un dieu et devient son compagnon du quotidien, baptisé Vendredi. Au début méfiant (Vendredi n’a tout de même aucun scrupule à manger de la chair humaine), Robinson enferme le sauvage pour dormir. Mais peu à peu, une confiance mutuelle s’instaure entre les deux hommes. Par chance, Vendredi est intelligent, docile et attachant : il apprend les rudiments de l’anglais et adopte les coutumes chrétiennes et européennes de Robinson. Par exemple : on ne découpe pas les noix de coco avec un crucifix…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le dernier volet de l’adaptation en bande dessinée du célèbre roman de Daniel Defoe parait également le moins palpitant de la trilogie. Peut-être le mythe du bon sauvage et le dénouement final sont-ils trop connus pour passionner pleinement ? Peut-être le paternalisme colonial et le prosélytisme facile de Robinson à l’égard de son compagnon indigène provoquent-ils aussi un sentiment de malaise… Toujours est-il que cette conclusion semble relativement convenue, bien que tout à fait cohérente et divertissante. Elle débute par l’éducation européenne de Vendredi, passe par la construction d’un grand bateau et le sauvetage d’un prisonnier blanc, pour finir par une altercation avec un équipage pirate qui permettra le retour à la civilisation. En tous cas, Christophe Gaultier termine très respectueusement son travail d’adaptation, s’appuyant pour cela sur un dessin moderne, très « nouvelle vague » (sombre, torturé et hachuré), qui doit compter autant d’amateurs que de détracteurs, mais sans grande inspiration sur ce tome. Gaultier nous donne à présent rendez-vous sur Donjon - Potron minet, série dont il reprend le dessin à partir de novembre 2008…