L'histoire :
Les enfants d’un village africain se réunissent dans le toukoul du vieux conteur local. Ils réclament une nouvelle fois l’histoire de la petite Saba et de sa chèvre d’Abyssinie. Le grand’pa accède à leur demande avec tendresse et entame le récit, en s’aidant d’ombre chinoises projetées sur le mur. Jadis, Saba et son grand-frère Mamush étaient bergers et propriétaires d’une petite chèvre qui leur posait des problèmes de discipline. En effet, elle échappait sans cesse à leur autorité et s’enfuyait dans la montagne… et elle courrait si vite, que jamais Mamush ne parvenait à la rattraper. Or un jour, sans raison aucune, Saba décida de la suivre. La montagne était escarpée, mais Saba était intrépide. A force de suivre la chèvre en crapahutant, Saba finit par se perdre. Cependant, pour compenser cette angoisse, la fillette se réjouissait d’avoir découvert le secret de sa chèvre : elle venait au sommet d’un piton rocheux pour y manger une plante sauvage, visiblement très goûtue. Hélas, aux aguets, juste au-dessus d’elles, la panthère les observait en se léchant les babines ! La chèvre et la panthère avaient l’air de se connaitre depuis longtemps… En revanche, c’était la première fois que Saba voyait une panthère de près… de beaucoup trop près…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir adapté plusieurs nouvelles de Rudyard Kipling en BD, Yann Degruel s’attaque avec Saba et la plante magique à un conte traditionnel éthiopien. Toujours à destination du jeune public (dès 5 ans, en lecture accompagnée), l’album quitte le format carré, pour adopter des dimensions plus classiques de bande dessinée, en 30 planches. Portés par la voix off d’un vieux conteur, nous y découvrons la témérité d’une petite fille africaine qui, par imprudence, suit sa chèvre et se retrouve embarquée dans une bien périlleuse aventure. Les thématiques de la malice et de l’espièglerie sont donc tout d’abord au menu ; puis intervient un climax à faire frissonner (la rencontre avec la panthère) ; avant que le dénouement amusant et inattendu fasse office de petit apport culturel. Enfin, la morale est double et ambivalente : les enfants, méfiez-vous du danger et écoutez vos parents (boudiou !), car votre imprudence pourrait pâtir à autrui… bien que la curiosité permette aussi de faire de chouettes trouvailles ! Le dessin terreux se met aux couleurs de l’Afrique, adoptant des techniques graphiques originale, ainsi qu’une mise en scène onirique et symbolique, au diapason du registre du conte.