L'histoire :
En janvier 1807, la grande armée napoléonienne est engagée dans la campagne de Pologne. Encore considérée comme une puissance libératrice, la France cherche à s’allier aux polonais afin d’anéantir la puissance militaire russe. Par ricochet, il s’agit ensuite de renforcer l’embargo commercial à l’encontre de la Grande-Bretagne. Cependant, cette nouvelle campagne est difficile, notamment en raison des conditions climatiques épouvantables : neige, boue, températures glaciales… Dans cette conjoncture pénible, les troupes s’organisent pour prendre leurs quartiers d’hiver. Tantôt elles affrontent des attaques inopinées de cosaques, tantôt les soldats se battent en duel entre eux… Car ils sont parfois galvanisés par leurs faits d’arme passés : Austerlitz, Iéna, Auerstadt, sont autant de victoires qu’on aime mettre en avant. Issus du 2e régiment de chasseurs à cheval, Marcel Godart, dit « le belge », et Daney, dit « Mâtin », se frottent régulièrement aux humeurs d’un vétéran d’Austerlitz, surnommé « J’y étais ». Ils compatissent pourtant lorsqu’une nuit, le fidèle destrier de ce dernier est retrouvé égorgé dans la neige. Qui a commis ce crime abject ? Y aurait-il un traître parmi la grande armée ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Souvenirs de la Grande Armée propose de découvrir des faits marquants et authentiques de l’histoire du Premier Empire. A la base, il ne s’agit pas exactement de livrer de manière linéaire les grands mouvements militaires dirigés par Napoléon himself (d’ailleurs, on ne le voit jamais dans ce premier opus), mais plutôt de les relater par l’autre côté de la lorgnette, par ses soldats. Ainsi, si le cadre authentique et donc très didactique (il y a même un glossaire des termes argotiques) s’appuie sur des évènements avérés, on suit avant tout une anecdote inventée de toutes pièces, mais qui pourrait très bien s’avérer véridique. Chroniqueur BD, ancien rédac-chef de feu Pavillon rouge, déjà scénariste pour Casterman de Helldorado et de la Guilde (sous le pseudo de Miroslav Dragan), Michel Dufranne est avant tout un érudit de la période napoléonienne (ça tombe bien !). Au traitement romanesque habituellement inhérent à la période, il préfère mettre en exergue un aspect plus noir, nettement plus intéressant, et paradoxalement plus « crédible ». Aux crayons, le serbe Alexander (de son vrai nom Vladimir Aleksic) livre un boulot phénoménal ! Son dessin réaliste est ultra-détaillé, aussi bien concernant les uniformes que les décors. Le dessinateur ne ménage pas sa peine, dessinant à maintes reprises avec une extrême minutie tous les soldats des champs de batailles. Un léger bémol toutefois : on a quelques difficultés à différencier certains personnages d’un même régiment (surtout les moustachus). Enfin, pour compléter la démarche, un cahier spécial de 8 pages, très pédagogique, accompagne la première édition. Un sacré joli boulot ! Cric/Crac ! (sic)