L'histoire :
Une speakerine reçoit un nouvel invité, Pierre-Yves Michel, champion du monde d’haltérophilie. Or ce dernier, qui ressemble plutôt à un petit employé de banque sans muscle, corrige : « Quand même pas du monde ! » Alors champion d’Europe ? Non plus. De France ? Non plus. Champion régional, alors ! Ou départemental ! Toujours pas… Pierre-Yves Michel est en fait champion communal. Mais pas d’haltérophilie, en fait…
Aujourd’hui, la journaliste reçoit Charles-Yves Alain qui a monté une association. Or cette association n’a pas encore de nom : Charles-Yves Alain travaille à en trouver un. Ils se réunissent le mardi soir et font des cartes d’adhérents, ce qui n’est pas simple parce qu’ils n’ont pas forcément les adresses de leurs membres. Bref, c’est du boulot et c’est un peu galère…
Aujourd’hui, la journaliste reçoit Jean-Max Gérard, qui est artiste. Elle lui demande de parler un peu de lui, de son œuvre, mais Jean-Max Gérard reste muet. Ça fait un vide. La journaliste attend un peu puis vérifie sur sa fiche… En fait, elle avait mal lu, Jean-Max Gérard n’est pas artiste, mais autiste…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce petit album au format paysage et réalisé en auteur complet, Fabcaro renoue avec le dessin de style ultra-caricatural et humoristique qu’il déployait au temps où il n’était pas une « superstar » – avant Zaï zaï zaï zaï ou sa reprise d’Astérix. Or il faut bien reconnaître que la plus-value de cet auteur ne se situe pas dans ses talents de dessinateur. Chaque gag comporte en général 8 cases globalement identiques (mais en fait non) et sans décors : la speakerine et son interviewé(e) autour d’une table, point barre. Heureusement, ses dispositions pour l’absurde et l’humour décalé qui fait mouche est inversement proportionnel à son style graphique. Dans Talk-show, il parodie avec un sens vachard – mais parfaitement juste – tous ces plateaux-télé où des invités viennent faire la promotion d’une « œuvre » (film, disque, livre, performance, militantisme ou talent particulier… comme tatoueur de bites ou sosie de Vanessa Paradis), bref sur un sujet relativement creux ou inintéressant, et à propos duquel les journalistes sont à peine – voire pas – informés. Les chutes s’appuient donc sur les approximations, les erreurs ou la vacuité des sujets, avec un sens et un tempo idéal pour la réplique qui déchire.