L'histoire :
Peut-on remplacer les pigeons voyageurs par des corbeaux façon Game of Thrones ? Pourquoi les insectes sont-ils aussi poilus ? Est-ce le pilote automatique qui fait tout dans un avion ? Les abeilles et les fourmis bossent-elles tant que ça ? Comment sa passe l'érection d'un pénis ? Et comment c'est fichu, un clitoris ? Et enfin, le désir chez la femme, comment ça marche ? Est-il vraiment possible d'épater la galerie en parlant des neurones gastriques ? Skynet, dans Terminator, est-elle une intelligence artificielle stupide ? Quelle est lka différence entre un passif-agressif et un pervers narcissique ? Ça veut dire quoi, CRISPR-CAS9 ? Quels sont les superpouvoirs du blob ? Les jeux vidéos rendent-ils violents ? Puis-je échanger des gènes avec tout et n'importe quoi comme dans le film Annihilation ? A quand l'homme bionique ? Y a t-il une raison scientifique à la non-photogénie ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Armée de son humour décapant et de son imagination fertile, Marion Montaigne s'est lancée dans une campagne massive de diffusion du savoir, en vulgarisant le monde de la recherche sur son blog, puis sur papier. Des neurosciences à l'éthologie, de la physique à l'anatomie, nul champ scientifique n'échappe à ses coups de crayons et à son humour mordant. C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures : ce cinquième tome repose sur une trame narrative désormais bien connue des lecteurs : une question scientifique, plus ou moins sérieuse, à laquelle notre professeur genderfluid à moustache va tâcher de répondre dans une série de strips, en convoquant moult études mises en scène de manière hilarantes. Après cinq tomes parus, une adaptation en série animée sur Arte (deux saisons ; une troisième est en court de production), on pouvait craindre que la formule prenne la poussière... Que nenni. Grâce à son humour et à son imagination débridée, la blogueuse continue de faire mouche en nous livrant une version pétillante et loufoque de l'actualité scientifique. Comme dans les tomes précédents, on trouve ici un peu de sexe, un peu de gore mais toujours savamment dosé pour réussir à faire du drôle avec du sérieux. L'album fourmille également de références à l'actualité et à la pop culture, convoquant de-ci de-là des personnalités publiques ou des personnages fictionnels impitoyablement détournés pour illustrer le propos à travers des situations délirantes. On pense notamment aux Barbapapa qui utilisent aussi leur polymorphie pour mimer le fonctionnement du clitoris ou encore Dark Vador chez le prothésiste. S'il ne surprend pas par sa forme ou par son trait, ce dernier album prouve bien que Marion Montaigne, plus de dix ans après la création du professeur Moustache, n'a rien perdu dans sa capacité à créer des situations tordantes et hallucinées au service de la didactique, avec une joie toujours aussi contagieuse.