L'histoire :
Depuis plusieurs jours, le même évènement se reproduit : les colombes lâchées par Pierre Fougeroux dans le parc de son superbe château se font attaquer par un faucon et ne reviennent pas dans leur volière. Exaspéré par la perte d'un quatrième oiseau, le châtelain décide d'abattre le rapace responsable. Il se met en planque dans la forêt et lorsque le prédateur se montre à l'horizon, les deux balles tirées font mouche. Le chasseur n'en demande pas plus et rentre chez lui célébrer sa réussite autour d'une coupe de champagne. Mais pendant ce temps, Céleste, une jeune créatrice de mode, a été alertée par les coups de feu depuis sa table de travail. Elle a vu le faucon s'écraser contre sa fenêtre. A l'endroit où la bête abattue a touché le sol, c'est le corps de son fils qui gît. Louis est gravement blessé, mais il vit encore. Céleste l'emmène d'urgence à l'hôpital et invente une histoire censée expliquer la blessure de son fils. Elle ne peut avouer que l'enfant a le pouvoir de se transformer en oiseau. Notamment, elle ne peut avouer la vérité à Jérôme, son ex-mari, qui vient prendre des nouvelles de Louis. Mais une femme va interférer dans l'histoire de Céleste. En échange d'un talisman qui appartient à son ex-épouse, elle promet au père de Louis des révélations importantes, qui pourraient lui permettre de récupérer la garde de son fils. Pendant que Céleste met au point un plan machiavélique pour se venger du châtelain...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel épisode de Zodiaque ne restera pas dans les mémoires comme un des plus captivants de la série. Il est difficile de s'impliquer dans cette histoire de pouvoirs de transformation, dont l'orientation magique semble permettre de tout résoudre avec facilité. Le suspense s'en trouve largement amoindri, puisque quoi qu'il arrive, on se dit qu'un tour de passe-passe pourra fournir une explication. Qui plus est, en construisant trois intrigues dans un seul album (les pouvoirs cachés de Louis, la vengeance de Céleste et la manipulation de Jérôme par une mystérieuse inconnue), Corbeyran se trouve dans l'obligation d'avancer très vite. Alors que le début de l'histoire avec Fougeroux dans son parc est plutôt bien mis en scène, la suite de l'album ne laisse plus beaucoup de temps pour approfondir les scènes ou les dialogues, qui deviennent, de fait, essentiellement utilitaires. Il reste néanmoins la mise en image très réussie de Vukasin Gajic, le dessinateur d'origine serbe. A travers ses pages denses aux cases nombreuses, il parvient à gérer la multitude de situations à décrire, tout en se laissant quelques espaces muets pour le vol des rapaces. Son style réaliste précis donne également une grande force aux scènes de transformation des personnages et une vraie crédibilité à l'ensemble. En tout cas, à l'approche de la fin de cette série en 13 albums (il en reste deux à paraître), on cherche encore la grande cohérence de l'ensemble. On essaye de se raccrocher à cette inconnue à la chevelure rousse, présente dans de nombreux épisodes et qui prend ici un rôle plus direct. Mais les indices sont minces et le doute pourrait commencer à poindre...