L'histoire :
Flamelle, une romancière, rencontre M. Saillant, un producteur de séries dans un bistro parisien. Elle souhaite réaliser une fresque historique sur la France d’entre deux guerres, centrée sur la figure d’André Breton, chef de file du surréalisme. Ensemble, ils discutent de la direction artistique que pourrait prendre le film si Saillant accepte de le financer. Au fil de leur échange, le producteur découvre l’origine de la profonde fascination de Flamelle pour Breton et lui propose alors de transformer le film en un projet où elle incarnerait le rôle principal, se mettant elle-même en scène.
Flamelle raconte alors une soirée qu'elle a vécu quelques jours plus tôt. Ivre, elle a vomi dans un buisson au pied de la tour Saint-Jacques. Dans ce buisson, elle a découvert un mystérieux pistolet. Prise d’une impulsion surréaliste, elle pointe l’arme vers elle-même, dans un futur où elle raconte cette histoire, et appuie sur la gâchette du « rayon invisible ». L'action brise littéralement la case voisine de la bande dessinée, ouvrant un portail vers l'au-delà. Là, elle rencontre Loplop, un oiseau humanoïde qui va la guider à travers les catacombes. Ensemble, ils vont réveiller les surréalistes pour déclencher une révolution.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Rayon Invisible se présente comme une tentative ambitieuse de revisiter le surréalisme à travers le prisme contemporain. En suivant le personnage de Flamelle, l'auteur cherche à démontrer la modernité des idées d'André Breton, notamment à travers ses critiques de la société, de la politique et de l’inaction face à la crise écologique. Pourtant, la BD échoue à captiver et à convaincre. Dès les premières pages, le récit est parsemé de saynètes déconcertantes, prétendument des tableaux surréalistes. Cette structure narrative décousue rend la lecture fort désagréable. Les personnages, quant à eux, manquent cruellement de profondeur, tout comme les dialogues qui se révèlent souvent insipides. On peine à comprendre l’intérêt de l’histoire, au-delà du désir de créer une BD surréaliste. Sur le plan visuel, le dessin ne parvient pas non plus à rattraper les faiblesses du scénario. Les personnages sont difformes et les couleurs appliquées en aplats, sans nuances ni ombres. Les bulles de dialogue, réduites à de simples pavés rectangulaires en haut ou en bas des cases, ajoutent à l’impression d’un travail non maîtrisé. Seules quelques cases réussissent à susciter un intérêt, mais elles ne suffisent pas à sauver l’ensemble.