L'histoire :
Anathaël refuse toujours d'endosser le rôle que son père adoptif veut lui faire jouer. Il ne sera pas l'élu qui guidera son peuple vers la Cité de l'Arche. Pour le prouver, il continue de refuser de développer ses capacités d'hyperception. Son ambition de jeune homme romantique est toute autre. Il souhaite éperdument rencontrer Orée, la très belle jeune femme qu'il a si souvent aperçue de l'autre côté du pont, et qu'il a à peine croisée un soir. Amoureux d'elle sans la connaitre, il ne peut résister à la force qui l'attire et qui occupe toutes ses pensées. Pendant ce temps, Orée assiste aux longues séances de la raconteuse d'histoires Orisha, dans un vieux théâtre détruit. La vieille dame enchante les enfants de ses visions d'une ville de légende, d'où les amoureux pourraient s'échapper vers une ville lumière. Par le biais d'une mystérieuse petite fille à la peau étrangement pâle qui croise chacun des deux amoureux en devenir, Orée et Anathaël vont enfin se croiser. Mais le lieu de leur rencontre va bouleverser l'ordre établi de la ville ceinte de hauts murs. Les rebelles qui vivent sous terre vont souhaiter profiter d'une brèche entrouverte. Les plus anciens, dépositaires de l'héritage de la cité, vont chercher à prévenir l'inéluctable, qui se trouve entre les mains de deux amoureux insouciants. Pendant qu'un mystérieux ordonnateur observe les évènements...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bouillonnant d'idées et d'envies, Olivier Boiscommun aura proposé, dans cette aventure en trois tomes, de quoi remplir une saga entière. Des personnages, des concepts, des lieux multiples à peine effleurés pour servir de cocon foisonnant à la romance toute simple que vit Anathaël. Le concept de la Cité de l'Arche est fort et superbement illustré, même si l'idée d'une ville close qui se protège d'un monde extérieur soi-disant menaçant n'est pas inédite. La découverte de la ville séparée en deux, les superbes scènes de foule, la dynamique de ses personnages sont un enchantement visuel permanent. Du côté de la narration, en revanche, l'auteur a fait le choix de donner du temps à des scènes d'action sans ellipse, centrées sur ses héros, et souvent enrichies de dialogues qui diminuent leur effet dramatique. Ses personnages bavards donnent l'impression de parler tout le temps pour ne pas dire grand-chose, ce qui donne au récit un coté superficiel qui n'est certainement pas souhaité. Du coup, lorsque vient le temps des explications sur les rouages du pouvoir et les forces en puissance au sein de la ville, on loupe quelque peu la gravité du propos. On se place alors dans l'optique d'un pur divertissement, destiné à un jeune public, alors qu'il est évident que Boiscommun souhaiterait davantage que cela. Un équilibre est à trouver pour que le lecteur comprenne sans avoir à y réfléchir ce qui compte vraiment. Pour y parvenir, il faudrait certainement épurer les multiples épisodes inutiles qui ne servent pas le récit (mais pourquoi diable ce furet ?). On espère en tout cas que Boiscommun ne renoncera pas en si bon chemin. Et que ce soit dans une Cité de l'Arche saison 2 ou ailleurs, on fera avec plaisir un bout de chemin dans son imagination débridée et généreuse.