L'histoire :
Au cœur de la Ville Lumière entourée d'un mur infranchissable, les hommes vivent séparés des femmes. Surveillés dans toutes les étapes de leurs vies, placés sous l'autorité d'un tout puissant « Présideur », ils ont oublié jusqu'à l'existence d'un monde extérieur. Ils vivent au rythme de l'extinction du jour, décidée à heure fixe. Ils attendent avec impatience d'être choisis pour participer aux rencontres organisées par le pouvoir, les « journées de vie commune » entre hommes et femmes désignés à l'avance. Pourtant, les plus anciens font connaitre aux rares curieux la légende qui décrit la Cité de L'Arche, un monde ou hommes et femmes vivent libres. Un monde au-delà des murs où ils élèvent eux-mêmes leurs enfants. Il est écrit qu'un homme viendra, qui conduira le peuple de la ville à la découverte de ce monde. Alors que des groupuscules activistes qui vivent dans les sous-sols organisent des attentats contre le pouvoir, le jeune Anathaël rentre chez lui après une rude journée de travail. Fasciné par le visage d'une jeune fille qu'il a croisée sur les quais, il semble étranger aux grands évènements qui se préparent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Graphiquement très réussi, ce premier volume ne décolle pas vraiment au niveau du scénario. Au milieu d'une succession de scènes destinées à décrire l'univers de cette ville entourée de murs, les rares moments d'action n'installent pas de réel suspense. Les concepts utilisés – une ville isolée du monde, un régime dictatorial qui contrôle tout, un jeune homme qui va devoir, malgré lui, sauver le monde – sont très familiers dans le registre de l'anticipation. Si l'on y ajoute des dialogues plutôt simples et rapides, il ressort de tout cela un sentiment de relative légèreté. Mais on voyage néanmoins de manière agréable dans ce monde futuriste où se croisent des robots volants de surveillance et des décors qui évoquent Paris au XIXe siècle. Les perspectives sur la ville sont belles, et le dessin d’Oliver Boiscommun est dynamique et virtuose. Certaines idées sont visuellement très réussies, comme les foules d'hommes et de femmes qui se croisent de part et d'autre d'un pont traversant la ville. La mise en couleurs de l'album, remarquable elle aussi, nous porte à l'indulgence. Un premier album de mise en place, donc, pour une série un peu « jeune » à ce stade, que l'on jugera avec intérêt lors des volumes à venir…
