L'histoire :
Ce jour-là, en entrant dans sa chambre d’hôtel, la sexy Miel surprend une scène incroyable : un type chauve et nu est en train de se badigeonner le corps d’un onguent qui le rend invisible ! Il lui explique qu’il est scientifique, qu’il a inventé cette pommade, caractérisée par une très forte odeur de caramel, par hasard, en travaillant sur des fibres optiques. Il lui assure qu’il va bientôt révéler la découverte au monde entier, mais qu’auparavant, il compte en profiter un petit peu, notamment pour assouvir un vieux fantasme. En effet, depuis tout petit, il est amoureux de Béatrice, une danseuse étoile au service de laquelle Miel est engagée. En se rendant invisible, à ses côtés, il veut concrétiser cet amour (qu’il dit platonique) en profitant un peu de son intimité. Miel croit rêver… en tous cas, elle s’empresse de tout raconter à Béatrice, alors en train de répéter son spectacle, entourée de son staff. Impudique, celle-ci n’hésite pas à retirer sa petite culotte, entre deux entrechats, pour s’aérer l’entre-jambe… Miel imagine que le scientifique invisible est quelque part dans la pièce, en train de se rincer l’œil… Béatrice est une odieuse jeune femme, méprisante au possible. Elle ne croit pas l’histoire de Miel et la congédie en se moquant d’elle. De retour dans le couloir, Miel se cogne à l’homme invisible, qui n’avait pas osé entrer dans la salle. Elle se met à lui tripoter le sexe, à taton, et lui raconte que Béatrice est une vraie salope. L’homme invisible n’apprécie guère et commence à la violenter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Entre les deux œuvres majeures du maître de l’érotique italien, chronologiquement, Le parfum de l’invisible est ultérieur au Déclic. Néanmoins, le potentiel érotique du concept narratif est tout aussi démentiel. Ici, les fantasmes d’un homme invisible (à poils) sont malmenés par deux femmes sexys et impudiques : l’une brune, sèche, dominatrice et castratrice, ce qui rime avec Béatrice ; l’autre rousse, libertine, pulpeuse et « sucrée »… et on vous laisse deviner la raison de son prénom, Miel. La toute nouvelle colorisation (par le Studio 9), objet de cette réédition, ne retire rien au potentiel sulfureux du récit. Certes, le noir et blanc a ses adeptes, mais il en faut pour tous les goûts (une réédition N&B intégrale est d’ailleurs annoncée pour septembre 2010). L’homme est invisible, donc, mais pas inodore : sa pommade d’invisibilité pue littéralement le caramel (d’où le titre). Or, sur le curseur individuel du désir sexuel, les odeurs jouent également un rôle prépondérant (sacrées phéromones). Bref, après avoir lu cette histoire, vous ne sucerez plus de Carambar innocemment. De même, l’invisibilité est évidemment l’occasion d’innombrables gestes « mimés » : la suggestion est infiniment plus efficace dans le registre érotique que la pornographie frontale et/ou barbare. Et la suggestion mise en scène par des créatures aux formes parfaites, dans des postures et des tenues indécentes, sous les crayons élégants et experts de Milo Manara, ça vous met les méninges dans un sale état. Tiens, je me ferais bien une tartine de miel, moi…