L'histoire :
Shaan, l'Impérator des Galaxies, n'a pas d'état d'âme lorsqu'il s'agit de maintenir l'ordre. C'est ainsi qu'une justice expéditive à l'égard des criminels, trafiquants et consommateurs de dope, contrebandiers, voleurs et violeurs et autres opposants politiques, expédie les condamnés à Sainte Marie des Anges, la pire des prisons. Un endroit que la suprême autorité a jugé adapté à Lone Sloane, qu'on surnomme aussi « Yeux rouges ». Dans le même temps, Iriam Merennen a transformé Gail, la planète géante, en enfer de métal. Ce personnage est un illuminé, mais il sent bien que la révolte populaire gronde contre l'Impérator. Dans sa mégalomanie, il s'imagine bientôt Calife à la place du Calife, et va entreprendre de recruter une armée de guerriers à même de renverser l'Empire. Et quel meilleur vivier que Sainte-Marie-des-Anges pour sélectionner les plus implacables tueurs ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gail, c'est la chute et la résurrection de Lone Sloane, héros récurent. L'histoire d'un damné qui a tout perdu et que la dérive a anéanti. Dépossédé de son vaisseau, sans aucune nouvelle de ses amis, plongé dans les abysses de la défonce, happé par la nuit... Une mise en abîme de l'auteur. Les premières planches datent de 1974, conçues selon Philippe Druillet lui même « dans la courte euphorie de la fondation Humano ». L'album est finalement achevé début 1978, mais entretemps, il y a eu La Nuit. Et Lone Sloane, série jusque là inquiétante et homérique, violente et onirique, devient tragique en véhiculant une morbidité aussi effrayante que romantique. Dans Gail, tout est démesuré. Druillet enfile les planches titanesques en épousant une foule de symbole. La révolte de Lone Sloane, c'est la sienne, c'est sa rage intérieure. Et seul le souvenir de son amour perdu lui permet de retrouver son regard rouge et ses pouvoirs. Jouet des Dieux, il se lèvera au milieu de la fange et conduira la révolution. Même si on voit bien la césure dans le dessin, quelques années ayant été nécessaires pour la réalisation de cet album, il reste une pierre angulaire de la série. Un album tout simplement mythique !