L'histoire :
Jade, la mystérieuse artiste de cirque qui avait volé le cœur de l'automate, reste introuvable. Yu Xin s'est bien pourtant jurée de lui faire la peau, quel qu'en soit le prix. Ayant liquidé son second Li, pour l'assassinat de son ancien maître Kien Tang, Yu Xin doit pourtant reprendre seule les affaires d'une des trois triades les plus puissantes de Shanghaï. Du haut de son nouveau quartier général situé dans un dirigeable, tout semble secondaire, face à son obsession. Sur la nacelle qui la descend à terre le long d'un câble, elle exige de Joan de lui retrouver Jade. Elle sait parfaitement qu'il l'a aidée par le passé. Soudain, des projectiles en feu sont lancés contre le dirigeable, détruisant du même coup le câble qui les relie au zeppelin. Yu Xin et Joan ne doivent la vie qu'à leur proximité avec le sol lorsque le coup est porté. Du haut d'une colline surmontant Shanghaï, l'empereur Guangxu jubile. Son armée de soldats de terre, réveillée grâce au génie d'un horloger, est prête à se battre et à reprendre cette ville, symbole du joug occidental sur la Chine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier volet prenant pour cadre un début de XXème siècle plutôt réaliste, le deuxième volet nous avait doucement entraînés vers le fantastique, version automate contre corbeau géant légendaire. C'est donc sans plus d'étonnement qu'on se trouve plongé cette fois-ci en pleine invasion de zombies millénaires, dirigés par un empereur chinois plus furax et excentrique que jamais. Sur un fond de préparation à l'invasion, le scénariste Mathieu Mariolle développe et conclut l'histoire de Jade et Xu Yin, destinées à se faire face dans un méli-mélo politico-triadique invraisemblable. Presque tous les protagonistes étant tournés vers la vengeance, le tout se termine dans un joyeux bain de sang. Bizarre, mais original. On regrette cependant un récit qui aurait pu être plus convainquant sur l'esprit chinois. Le même défaut se retrouve sur le travail graphique de Yann Tisseron qui ne s'embête pas trop avec une éventuelle reconstitution fidèle de Shanghaï et évite d’utiliser les idéogrammes de l'écriture chinoise qui seraient sûrement trop compromettants. Malgré un dessin moins peaufiné, ce dernier se concentre sur les guerriers golems, particulièrement réussis aussi bien en plans larges que rapprochés.