L'histoire :
Seul survivant d’un massacre perpétré par l'armée de Saladin, un petit garçon kabyle est recueilli par Sinan, un prophète œuvrant pour Allah et dirigeant une armée d'hommes connus sous le nom de nizarites. Une vingtaine d'années plus tard, alors qu'une réunion au sommet se tient à Jérusalem entre le roi Baudouin et Saladin, Sinan s'y immisce avec ses soldats et réclame lui aussi la gestion de la ville. Devant le refus du roi Baudouin, il demande au Kabyle d'exécuter l'ordre prévu. Le jeune homme se jette alors de la balustrade, plusieurs dizaine de mètres au-dessus d’eux, et il s'écrase entre le roi et Saladin. Alors qu'il vit ses derniers instants, une jeune femme s'approche discrètement et lui ordonne de regarder l'intérieur d'une lampe. A son réveil, le Kabyle est indemne… mais dorénavant il n'est plus un humain mais un djinn. Sa nouvelle condition ne lui plaît guère : il doit obéir à trois ordres de sa maîtresse afin de reprendre sa liberté. Sa première mission est d'abattre son ancien mentor Sinan…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sa couverture rappelle fortement le jeu vidéo Prince of Persia. On pourrait ainsi croire que Trois souhaits raconte les péripéties d'un prince perse devant sauver son pays de catastrophes… Mais en fait non. Imaginé par Mathieu Gabella, le récit dévoile un tueur qui, au terme d’une mission kamikaze, est réincarné sous la nature d'un djinn. En mêlant différents contes et légendes arabes des Mille et une nuits, de Sinbad à Ali Baba, le scénariste de La licorne offre un récit bourré de références. Dès les premières pages, le lecteur charmé par cette couverture ultra-dynamique est littéralement captivé. L'histoire est très rythmée et les rebondissements sont bien amenés. Pour une mise en bouche, Trois souhaits a su mettre en place un univers prometteur, dont la suite devrait réserver d'autres surprises. Mais la vraie révélation de ce premier tome est le dessinateur transalpin Paolo Martinello. Auteur d'une bande dessinée passé inaperçue en 2007, Delethes (chez Pavesio), le dessinateur avait pourtant montré de belles prédispositions pour le 9e art. Cette fois, son talent est enfin mis en exergue : avec un trait fin et soigné, des décors détaillés, des cadrages dynamiques, les dessins sont impressionnants. Constant du début à la fin, autant en terme de narration que de visuel, ce premier épisode de Trois souhaits risque fort de faire parler de lui…