L'histoire :
Sur une île paradisiaque au bord d'une mer turquoise, la journée de Park débute comme un rêve. Une plongée dans l'océan en compagnie de deux jeunes filles superbes, qui se termine par des calins, allongés sur le sable... Mais Park voit son quotidien idyllique troublé par des visions, des hallucinations qui surgissent lorsqu'il s'y attend le moins. En sortant de sa douche, lors d'une plongée en mer, il voit notamment les images d'un passé qu'il ne reconnait pas. Une vielle dame pêcheuse de perles dans une petite ville coréenne, une petite fille qui semble le reconnaitre, les images d'un violent corps à corps et d'un coup de couteau. Il faut dire que Park ne se conduit pas tout à fait comme les autres habitants de l'île : il ne boit pas toujours les jus de fruits vitaminés pourtant imposés lors des repas toujours pris en groupe. Il se pose des questions que d'autres ne se posent jamais, sur ses origines, sur les raisons de sa présence sur cette île. Et il va chercher à en sortir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce quatrième épisode est le plus original de la série, puisqu'il effleure à peine l'intrigue globale déjà développée dans Camille, Fouad et Darius, et nous emmêne longuement dans la vie de Park sur cette mystérieuse île ou il semble retenu prisonnier. Comme dans les meilleures séries télé américaines, il nous offre un regard inattendu et appronfondi sur un des personnages et sur son passé, mais surtout une chute surprenante qui en ferait presque un one-shot. Cet album prend une saveur incomparable lorsqu'on le lit après avoir relu les trois autres albums parus, et qu'on commence à identifier les différentes ramifications de l'intrigue globale de cette saga brillantissime. Nous nous garderons bien d'en dire plus ici, car comme promis par l'éditeur, cet album peut très bien être le premier que l'on découvre. Après Park, le lecteur comprendra alors les formidables ramifications planétaires qui justifient cette mystérieuse île et ses prisonniers au bonheur artificiel. Et il plongera dans le passé de personnages à peine évoqués ici. Cette fantastique approche scénaristique multiplie le plaisir de lecture et nous rend complètement accros. Pierre-Paul Renders, le créateur de ce concept en 6 volumes est en train de confirmer qu'Alter Ego est une des séries les plus excitantes de ces dernières années, et que le buzz qui avait précédé sa sortie était fort justifié (tournure belge, comme les auteurs). Sur le plan graphique, le travail avec de multiples dessinateurs qui se partagent le boulot est super efficace, donnant à l'ensemble un style graphique dans la pure tradition semi-réaliste chère aux éditions Dupuis, sans rupture et visuellement cohérent. Le suspense est donc parfaitement entretenu. Et dire qu'il va falloir attendre octobre pour découvrir Noah et Jonas !